Un nouveau site internet baptisé «viroXchange» et destiné à informer rapidement les médecins du monde entier des derniers progrès dans la lutte contre le sida grâce essentiellement à des vidéos, a été lancé jeudi à Montréal, ont annoncé ses promoteurs.

Financé par les grandes compagnies pharmaceutiques, mais «totalement indépendant», le site internet www.viroxchange.com sera composé à 95 % de vidéos, a indiqué à l'AFP Guy-Charles Pelletier, le patron de l'entreprise Neuhauz et principal auteur du projet.

Une équipe de journalistes couvrira les dix principales conférences scientifiques organisées chaque année dans le monde et interrogera les plus grands spécialistes du virus VIH et de l'hépatite C, en leur demandant de résumer simplement devant la caméra les dernières connaissances en la matière, si possible en français et en anglais, voire en espagnol.

Ces interviews seront ensuite passées au crible par le rédacteur en chef de viroXchange, le docteur Réjean Thomas, personnalité de premier plan dans la lutte contre le sida au Québec et patron de la plus grande clinique spécialisée de la province, ainsi que par un comité scientifique international comprenant entre autres le patron du Centre Sida de l'Université McGill, Mark Wainberg, et le professeur Christine Katlama de l'hôpital Pitié Salpêtrière à Paris.

Beaucoup de médecins, tant spécialistes que généralistes, qui travaillent avec les malades du sida, voire des infirmiers et des agents de santé en Afrique, n'ont pas les moyens d'assister aux congrès scientifiques organisés partout dans le monde, ont expliqué MM. Pelletier, Thomas et Wainberg.

Ils n'ont pas non plus toujours envie de lire de longs documents scientifiques, mais sont intéressés par un résumé vivant des dernières nouvelles et de l'opinion des plus grands spécialistes, ont-ils poursuivi, ajoutant que c'est ce que viroXchange a l'intention de leur offrir.

«Mes amis en France regrettent de ne pas avoir eu l'idée avant», a confié le Dr Wainberg.

L'entreprise emploie aujourd'hui 20 salariés, mais M. Pelletier, qui ambitionne de faire de son projet une «CNN de la virologie», espère créer 100 emplois en trois ans.