Une nouvelle étude laisse croire que certaines familles de l'Ontario, d'origines indienne et sud-coréenne, pourraient exercer une sélection prénatale en fonction du sexe, afin de s'assurer de donner naissance à des garçons.

L'étude démontre que le ratio des naissances de garçons est plus élevé que celui des filles au sein de ces deux communautés, et ce plus particulièrement chez les femmes qui ont déjà enfanté.

La moyenne des naissances, au Canada, est de 105 garçons pour 100 filles.

Mais l'étude, publiée dans l'édition de cette semaine du Journal de l'Association médicale canadienne, révèle un changement de la moyenne chez les Ontariennes ayant un deuxième enfant et qui sont d'origine sud-coréenne - grimpant à 120 garçons pour 100 filles.

Pour les mères qui sont d'origine indienne, la moyenne pour un deuxième enfant est de 111 garçons pour 100 filles, et de 136 pour 100 dans le cas d'une troisième naissance.

Un autre chercheur s'étant penché sur le phénomène du choix du sexe des bébés en Inde a indiqué que si ces chiffres sont fondés, la pratique exercée en Ontario ne serait pas énorme.

Par ailleurs, le principal auteur de l'étude, le Dr Joel Ray, a tenu à lancer une mise en garde contre des conclusions trop rapides à la lumière de ces données frappantes. Il a déclaré que l'étude ne pouvait déterminer qu'une sélection du sexe avait cours chez ces familles de l'Ontario.

Le Dr Ray a expliqué que son étude comportait certaines limites, notamment le fait que lui et son équipe n'avaient pas d'informations sur le sexe du premier enfant né dans toutes ces familles. Ils n'avaient non plus sous la main les preuves pour expliquer ces différences de moyenne.

Le chercheur a expliqué plancher sur une autre étude à ce sujet, analysant les données sur les avortements choisis et les fausses couches enregistrés en Ontario.

Même son de cloche du côté du Dr Prabahat Jha, directeur du centre de recherches sur la santé à l'institut du savoir

Li Ka Shing de l'hôpital torontois St. Michael. Dans une étude majeure publiée l'an dernier dans The Lancet, le Dr Jha avait, avec son équipe, estimé à plus de 12 millions d'embryons de sexe féminins n'ayant jamais vu le jour en Inde, et ce en raison d'une pratique d'avortement sélectif.

Le Dr Jha a indiqué que l'article de son collègue pouvait suggérer certaines choses, affirmant toutefois que cela ne prouvait pas que la pratique soit exercée en Ontario. Et si une telle chose s'avérait, le phénomène serait plutôt modeste, a-t-il ajouté.

Le médecin a poursuivi en soulignant que sur les six années de naissances étudiées par le Dr Ray, le nombre d'enfants nés en Ontario d'une mère d'origine indienne frisait les 32 000. La plupart d'entre eux était le premier enfant de ces femmes, et la moyenne du ratio garçons et filles de ces naissances correspond à celle du Canada.

Les disparités surviennent plutôt lors de la naissance d'un troisième et quatrième enfant, mais le nombre de ces enfants est mince, avec environ 4100 naissances au total.