L'Ordre des pharmaciens somme Québec d'adopter un règlement pour contraindre les sociétés pharmaceutiques à annoncer les pénuries dès qu'elles sont pressenties. La France et l'Union européenne ont déjà de telles dispositions.

En entrevue avec La Presse, la présidente de l'Ordre des pharmaciens du Québec, Diane Lamarre, a indiqué que la pénurie de médicaments injectables essentiels engendrée par le ralentissement de production à l'usine Sandoz de Boucherville est un exemple de plus qui devrait convaincre le gouvernement d'agir sur la question.

Sandoz a reçu une lettre d'avertissement de la Food and Drug Administration (FDA) en novembre dernier, mais ce n'est que le 16 février qu'elle a indiqué à ses clients qu'elle ralentissait considérablement la production de produits injectables et qu'elle stoppait complètement la production de médicaments jugés secondaires comme les onguents et les suppositoires.

Les entreprises qui distribuent des médicaments en Union européenne sont tenues d'aviser les pays membres d'une interruption de production au moins deux mois à l'avance. En France, les entreprises doivent demander la permission de l'État avant de fermer des chaînes de production.

«Il est temps qu'au Québec, on regarde les ruptures comme un problème de santé publique», affirme Mme Lamarre. L'Ordre des pharmaciens du Québec a d'ailleurs mis sur pied un comité qui devrait bientôt faire des recommandations à ce sujet au gouvernement.

Le nombre de pénuries de médicaments ne cesse d'augmenter au Québec. Le nombre de médicaments remboursés par la RAMQ en rupture de stock au Québec est passé de 33, en 2006, à 2007, en 2010.