Au Canada, les institutions et diocèses catholiques ne se gênent pas pour offrir la pilule contraceptive et celle du lendemain à leurs employées dans le cadre des régimes d'assurance médicaments.

Au Québec, ils n'ont pas le choix à cause de la loi provinciale. Mais en Ontario, le diocèse de Toronto mène une révolution conservatrice sous l'égide de l'archevêque Thomas Collins, futur cardinal et proche de Mgr Ouellet, et n'inclut pas ces deux médicaments.

«Notre régime d'assurance médicaments ne couvre pas la contraception parce que c'est contraire à la morale de l'Église», explique Neil MacCarthy, directeur des communications de l'archidiocèse de Toronto. «Nous en avons choisi un qui reflète cela.»

Les évêques québécois, eux, magasinent en commun leur régime d'assurance médicaments. «Les plans privés au Québec doivent être au moins aussi complets que l'assurance médicaments publique», explique Jean-Jacques Martin, responsable des finances à l'archevêché de Montréal. «Mais on n'a jamais discuté de la possibilité d'exclure la contraception. On ne veut pas entrer dans la relation entre le médecin et la patiente.» La pilule du lendemain est aussi couverte si elle est prescrite par un médecin.

Même son de cloche à la Conférence des évêques catholiques du Canada, dont les bureaux sont pourtant à Ottawa, dans une province où certains régimes d'assurance médicaments excluent certains médicaments, comme la contraception, pour diminuer les coûts. Selon l'Association des compagnies d'assurances de personnes, la plupart des plans à l'extérieur du Québec couvrent la contraception.

La question n'est ni abordée par les groupes de femmes ni par les catholiques conservateurs: tant la Fondation canadienne des femmes et l'Association canadienne pour la liberté de choix que Campagne Québec-Vie n'ont de réflexion sur le sujet.

Mais à Toronto, où la Commission scolaire catholique est assaillie par des requêtes de parents voulant qu'elle reflète davantage les valeurs catholiques, la situation est plus délicate. Le syndicat des enseignants catholiques OECTA n'a pas voulu révéler à La Presse si le régime d'assurance médicaments inclut la contraception et la commission scolaire.