Environ 150 personnes ont manifesté, dimanche, devant le siège social d'Hydro-Québec pour demander au gouvernement d'imposer un moratoire sur l'installation des compteurs «intelligents», qu'ils jugent susceptibles de nuire à la santé en raison des micro-ondes qu'ils émettent. Plus de 13 000 personnes ont d'ailleurs signé une pétition sur papier et sur le site web de l'Assemblée nationale à cet effet.

Les protestataires demandent que soit tenue une commission d'enquête publique sous l'égide du Bureau d'audiences publiques en environnement (BAPE) pour faire le point sur les risques de «l'électropollution».

Hydro-Québec projette d'installer 3,7 millions de compteurs «intelligents» qui seraient reliés à un imposant réseau de communication sans fil s'ajoutant à ceux de la téléphonie mobile, des réseaux locaux sans fil et aux ondes de radio et de télévision. Plusieurs personnes affirment que les radiofréquences leur posent de sérieux problèmes de santé. La communauté scientifique n'a pas encore pu démontrer cette sensibilité de manière définitive ou concluante.

Pollution électromagnétique

«C'est tout à fait inacceptable dans l'état actuel de la connaissance de dire qu'il n'y a aucun effet sur la santé. Ils ne peuvent pas le savoir, car au niveau de la communauté scientifique le débat est en train de se faire. C'est pour cela qu'on veut un moratoire, on veut d'abord faire des études», a expliqué Marie-Michèle Poisson, qui a lancé le groupe Villeray Refuse après l'installation de compteurs «intelligents» dans son quartier à l'occasion d'un projet pilote.

«Dans Villeray, ce qui est dérangeant, c'est que les compteurs sont principalement installés dans les maisons, dans les cuisines dans 70% des cas, alors que c'est de l'équipement qui devrait être à l'extérieur. Il y a aussi le phénomène des compteurs groupés, par exemple, dans les immeubles à logement où il peut y en avoir une dizaine au même endroit.»

José Lévesque, de la Coallition québécoise de lutte contre la pollution électromagnétique, abonde dans le même sens.

«Je fais partie des gens que ça affecte. Si on m'impose cela, je vais avoir des problèmes de santé. Ils ne veulent pas croire qu'il y a des gens qui sont sensibles. Ceux qu'ils le sont écrivent à Hydro pour leur en faire part, mais on les ignore alors que ce sont les payeurs de taxes qui financent la société d'État.»