Le Collège des médecins estime que les médecins ne devraient pas attendre jusqu'à la 30e semaine de grossesse pour divulguer le sexe du bébé aux parents. Dans un billet publié hier, le président du Collège, le Dr Charles Bernard, écrit que «le droit du patient à l'information concernant sa santé est un acquis et ce serait un recul de compter sur le paternalisme médical pour éviter qu'il ne se fasse des choix contestables».

Cette réaction fait suite à la publication au début de la semaine d'un éditorial dans le Journal de l'Association médicale canadienne demandant que les médecins canadiens ne divulguent pas le sexe des bébés avant la 30e semaine de grossesse pour éviter les avortements basés sur le sexe. Dans son éditorial, le Dr Rajendra Kale souligne que les infanticides de foetus féminins sont fréquents dans certains pays, et qu'on en compte suffisamment chaque année en Amérique du Nord pour «dérégler le ratio mâle-femelle dans certains groupes ethniques».

La publication de cet article a fait couler beaucoup d'encre au pays. Pour le Dr Bernard, «une interruption volontaire de grossesse avec, pour unique motif, le sexe de l'embryon n'a pas sa raison d'être dans une société où les femmes et les hommes sont considérés comme des égaux. Cependant, suggérer aux médecins de ne pas révéler aux futurs parents le sexe d'un enfant à naître avant 30 semaines de grossesse est une solution rétrograde qui rate complètement la cible».