Même s'il n'a pas été élu par la population lors des dernières élections dans le réseau de la santé et que son règne a été controversé, le président sortant du conseil d'administration du centre de santé et de services sociaux (CSSS) Jeanne-Mance vient d'être renommé en poste par l'agence de la santé de Montréal, qui estime qu'il s'agit «d'un excellent candidat».

Le 1er novembre dernier, les Québécois étaient appelés à voter pour élire les deux membres de la population devant les représenter aux conseils d'administration des 185 établissements de santé de la province. Le taux de participation a été faible à Montréal: 0,41%.

Au CSSS Jeanne-Mance, les 227 votants ont élu Éric Forget et Marie-Hélène Gauthier. Architecte de profession et président sortant, Ron Rayside a terminé troisième.

Même si M. Rayside n'a pas été élu, l'agence de Montréal l'a renommé au conseil d'administration du CSSS Jeanne-Mance le 29 décembre dernier. Le président de l'agence de la santé de Montréal, David Levine, explique que «ce n'est pas parce que quelqu'un n'est pas élu par la population qu'il n'est pas un bon candidat».

«Malaise» au CA

«On fait nos nominations en se basant sur la qualité des personnes et sur leur CV», plaide M. Levine, qui assure que M. Rayside est un excellent candidat, qui s'implique dans sa communauté et qui a le respect de son milieu. M. Rayside a effectivement été nommé bénévole de l'année par le gouvernement du Québec en 2003. Dans un sondage mené auprès de neuf membres du conseil d'administration du CSSS Jeanne-Mance en juin 2011, la gouvernance de M. Rayside a toutefois été remise en question alors que quatre membres soutenaient que le président ne dirigeait pas son conseil efficacement. Quelques semaines plus tard, la présidente du CSSS Jeanne-Mance, Sylvie Simard, reconnaissait dans un rapport qu'il y avait «certaines difficultés au sein du conseil».

Dans un précédent sondage mené auprès de 13 membres du conseil d'administration, en août 2010, des difficultés avaient aussi été notées. On mentionnait que le président était élu «à main levée et sans décorum», que «la communication [était] déficiente entre le président et les membres du CA» et qu'un malaise était «omniprésent».

M. Levine ne s'inquiète pas de ces résultats. Selon lui, «dans n'importe quel conseil d'administration, il y a des différends». Faisant référence au déficit de 2,5 millions enregistré par le CSSS Jeanne-Mance en 2010 et les compressions qui en ont découlé, M. Levine laisse entendre que M. Rayside a été président pendant une période «médiatiquement difficile», ce qui peut expliquer en partie les tensions.

Au CSSS Jeanne-Mance, la porte-parole Martine Dubois souligne qu'après avoir rencontré en groupe les membres du conseil d'administration, en septembre 2011, Agrément Canada a attribué la note de 97% à la gouvernance de l'établissement.