Le virus du Nil occidental (VNO) a infecté, cette année, un nombre record de personnes au Québec depuis la détection des premiers cas dans la province, il y a 10 ans. Les pluies abondantes du printemps et les températures chaudes de l'été ont favorisé la prolifération des moustiques et pourraient être à l'origine de la hausse, croit le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS).

Selon le dernier bulletin québécois de vigie et d'intervention des maladies infectieuses, 41 cas ont été recensés au Québec en 2011. Depuis 2004, le nombre annuel d'infections a oscillé entre 1 et 5.

Plus des deux tiers des cas de 2011 ont été détectés en Montérégie (15) et à Montréal (13). Les autres sont survenus dans la région de Laval (5), des Laurentides (4) et de l'Outaouais (4). Tous les patients sauf un auraient contracté le VNO au Québec.

Heureusement, aucune mort n'a été rapportée. Le nombre de cas est cependant vraisemblablement plus élevé puisque 80% des personnes infectées ne présentent pas de symptômes. Certains cas ont d'ailleurs été détectés par Héma-Québec, à la suite de dons de sang. Dans une minorité de cas, la maladie peut engendrer de graves problèmes neurologiques. Pour l'instant, il n'existe aucun vaccin ou traitement contre le VNO.

Le VNO est apparu pour la première fois en Afrique dans les années 30. Le virus a fait son apparition à New York en 1999 et s'est rapidement propagé sur le continent nord-américain, notamment en raison du nombre élevé d'oiseaux atteints. À son apogée en 2003, le VNO a infecté près de 10 000 personnes aux États-Unis, selon une compilation publiée par l'Institut national de santé publique du Québec. Durant cette période, la province a cependant été plutôt épargnée, avec des maximums de 20 cas en 2002 et de 17 cas en 2003.

Été chaud et humide

Les moustiques se reproduisent dans l'eau stagnante. Pour que le VNO soit transmis du moustique à l'humain, l'insecte doit d'abord piquer un autre animal infecté. Les températures chaudes favorisent quant à elle la survie du virus. Au cours des mois de juillet et août 2011, quatre «pools» de moustiques ont été déclarés «positifs» dans la couronne nord de Montréal, indique le rapport du Ministère.

Selon Environnement Canada, la région de Montréal a connu son mois de juillet le plus chaud depuis 1955. La saison estivale a également été marquée par de fortes pluies et un nombre inhabituellement élevé d'orages.

«En 2011, la centrale de signalement du Centre québécois sur la santé des animaux sauvages a reçu un nombre inhabituellement élevé de signalements de mortalité de corneilles et d'oiseaux de proie durant les deux dernières semaines d'août. Des infections par le VNO ont été diagnostiquées chez la majorité de ces cas. Les signalements provenaient de la grande région de Montréal», peut-on lire dans le bulletin du Ministère.

Cette année, 667 cas humains ont été rapportés aux États-Unis, dont 42 morts. Ailleurs au Canada, 71 cas humains ont été recensés, tous en Ontario. Au Québec, neuf chevaux ont aussi été infectés.

Depuis l'apparition du virus aux États-Unis, le Québec a mis sur pied un plan d'action. De 2002 à 2005, le MSSS a dépensé plus de 22 millions pour tenter d'empêcher la propagation du virus, notamment dans des programmes d'observation des animaux et d'épandage de larvicides.

2002: 20

> 2003: 17

>2004: 3

>2005: 5

>2006: 1

>2007: 2

>2008: 3

>2009: 1

>2010: 2

>2011: 41