La Clinique de procréation assistée du CHUM a lancé, mercredi, ses nouvelles activités de fécondation in vitro. Il s'agit de la première des quatre installations publiques qui ouvriront leurs portes dans les prochains mois.

La clinique, située à la Place Dupuis dans le centre-ville de Montréal, offrait déjà des soins comme la stimulation ovarienne et l'insémination depuis le mois d'août dernier. À partir du mois de janvier, les couples pourront aussi bénéficier de services plus spécialisés, comme la fécondation in vitro.

L'investissement de 16 millions du ministère de la Santé et des Services sociaux permettra de couvrir les activités de la clinique du CHUM pour les cinq prochaines années. Les médecins prévoient y effectuer environ 15 000 cycles de fécondation in vitro par an, ce qui représente 28 000 visites sur trois ans.

«Il s'agit, sans prétention, d'une des cliniques les mieux conçues en Amérique du Nord, voire dans le monde», se réjouit le Dr Jacques Kadoch, directeur médical de la clinique de procréation assistée du CHUM.

Privé et public

En 2010, lorsque Québec a annoncé la prise en charge des traitements de procréation assistée, le ministre Yves Bolduc avait assuré que les services seraient répartis de manière équilibrée entre les cliniques publiques et privées. Jusqu'à maintenant, le seul établissement public à offrir la fécondation in vitro était le Centre universitaire de santé McGill.

Le ministre Bolduc compte cependant remédier à cette situation dans les prochains mois. «En ce moment, c'est un tiers public, deux tiers privé. Mais le Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine et le CHUS [Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke] offriront des services en 2012 et le Centre hospitalier universitaire de Québec au début de 2013. Ce qui fait qu'à la fin, ce devrait être 50% public, 50% privé», assure-t-il.

Par ailleurs, le ministre Bolduc a confirmé que les tarifs versés aux médecins qui pratiquent dans les cliniques privées demeureraient inchangés pour les prochaines années.

«La dernière étude qui a été faite va être valable pour quelques années», a-t-il confirmé. Au départ du programme, les médecins recevaient 7100$ lorsqu'ils pratiquaient en clinique privée. L'été dernier, le tarif a été révisé à la baisse et atteint maintenant 4600$. Le ministre espère que les cliniques privées réaliseront ainsi des bénéfices qui tourneront aux alentours de 15%.

L'été dernier, La Presse avait révélé que les cliniques privées faisaient des affaires d'or avec le programme de remboursement des traitements de la fertilité.