Le gouvernement du Québec a annoncé coup sur coup la vente de l'îlot Voyageur, de la gare d'autobus fraîchement inaugurée et la première phase de la construction du futur Campus de la santé publique au centre-ville de Montréal, vendredi.

Le point de départ du campus baptisé «Norman-Bethune» sera la construction de l'École de santé publique de l'Université de Montréal (ESPUM), à l'angle de la rue Berri et du boulevard De Maisonneuve. Le projet est évalué à environ 90 millions de dollars et devrait voir le jour dans environ quatre ans.

La seconde phase du projet dans le même quadrilatère, évaluée à 70 millions, permettra éventuellement de réunir sous le même toit l'Institut de santé publique de Montréal et la direction régionale de santé publique de Montréal. Le gouvernement se donne 18 mois pour monter un plan d'affaires en accord avec les règles d'Infrastructures Québec pour l'ESPUM et déterminer son mode de construction. Il se peut donc que ce soit en partenariat public-privé.

Quant à l'îlot Voyageur, la ministre et présidente du Conseil du Trésor, Michelle Courchesne, a expliqué en point de presse que la partie déjà construite a été évaluée à 43 millions par une firme indépendante d'experts. Comme les plafonds n'atteignent que huit pieds, le futur propriétaire devra forcément conserver la vocation résidentielle de la partie partiellement construite.

Au total, avec la gare, la valeur marchande de l'Îlot atteindrait environ 70 millions. C'est nettement loin des 272 millions déjà engloutis par l'UQAM dans le projet. «C'est évident qu'il y aura une perte, a admis la ministre Courchesne. Notre gouvernement a permis à l'UQAM de se libérer de ses dettes et obligations.»

Chercheurs et professeurs regroupés

La future École de santé publique de l'Université de Montréal permettra de réunir 225 professeurs et chercheurs présentement éparpillés dans six lieux, et d'accueillir douze chaires de recherche, notamment sur la pollution de l'air et la gestion des risques toxicologiques.

Le recteur de l'Université de Montréal, le Dr Guy Breton, a souligné que la santé publique est essentielle pour avoir les moyens de bien intervenir dans les soins de première ligne. «Les mesures en santé publique sont responsables de l'augmentation de l'espérance de vie. On commence juste à voir les liens entre la pollution et la santé, pour exemple. Et il ne faut pas oublier que nos enfants pourraient bien être la première génération à vivre moins longtemps que leurs parents.»

Le maire de Montréal a aussi vanté le projet, parlant d'un développement centré sur la nature et l'humain. Gérald Tremblay a aussi dit que le projet servait de bougie d'allumage au développement du Quartier latin.

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Le Campus Norman-Bethune

Coût du projet (deux phases): environ 160 millions

Première phase: École de santé publique de l'Université de Montréal

Seconde phase: Bâtiment regroupant l'Institut de santé publique du Québec et la direction régionale de santé publique de Montréal.

- 400 professionnels en santé publique titulaires d'une maîtrise ou d'un doctorat

- 140 médecins et 10 dentistes

- 230 techniciens en laboratoire

- 700 étudiants

- 80 professeurs réguliers et chercheurs à temps plein

- 50 professeurs à temps partiel

- 250 professeurs de clinique

- 70 cadres

- Personnel de soutien et administratif totalisant 200 personnes