Pour conclure une entente avec l'Action démocratique du Québec, François Legault acceptera l'idée d'un «projet-pilote» pour tester la mixité public-privé en santé. Pour le parti de Gérard Deltell, une ouverture au privé en santé reste un passage obligé pour fusionner les deux partis.

Les négociations qui ont cours depuis deux semaines devraient connaître leur conclusion la semaine prochaine. Selon des sources proches de la Coalition avenir Québec, François Legault est désormais plus ouvert à l'idée d'un projet-pilote restreint, en vertu duquel des médecins pourraient travailler dans une clinique privée à la condition d'avoir atteint un nombre d'heures suffisant dans un établissement public.

Ce principe se rapproche de ce qu'avait proposé l'Action démocratique de Mario Dumont quand elle formait l'opposition à l'Assemblée nationale. Lors du lancement de son parti politique, le 14 novembre, M. Legault avait semblé avoir bien peu d'intérêt pour l'intervention du privé en santé; il avait alors dit ne pas exclure un projet pilote, mais avait reporté l'exercice à dans plusieurs années.

Ce genre de démarche est susceptible aussi de satisfaire Claude Castonguay, père du régime québécois d'assurance maladie. L'ancien ministre libéral se trouvait aux côtés de François Legault lors du dîner de la chambre de commerce de Montréal, mardi. Joint hier, il a précisé avoir seulement répondu à l'invitation de la chambre. Mais sans lui donner son appui, M. Castonguay a salué la contribution de François Legault. «Depuis longtemps, j'espère que l'on puisse débattre au Québec sans nécessairement être alignés selon nos convictions comme fédéralistes ou souverainistes», a-t-il expliqué.