La haute direction du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) a présenté les bases de la vocation de son futur grand hôpital, mardi soir, en approuvant son premier plan stratégique. Sans rejeter d'un revers de main les services de première ligne, l'établissement entend miser sur cinq axes spécialisés: le cancer, les neurosciences, la médecine cardiovasculaire et métabolique, la transplantation et la prise en charge musculo-squelettique.

Afin de jeter les bases de ce plan ambitieux, 600 personnes ont été mobilisées au cours des six derniers mois, à la fois au sein de l'établissement et à l'extérieur. L'Université de Montréal a aussi eu son mot à dire. Au final, le CHUM a décidé de se concentrer prioritairement sur des soins et des services spécialisés, avec «le patient au coeur de son action», a-t-on expliqué.

Une première étape

«On a l'occasion, ce soir, de marquer le devenir du CHUM», a souligné le président du conseil d'administration, Patrick Molinari, juste avant de dévoiler les grandes lignes du plan qui servira de guide pour les quatre prochaines années. «C'est un document qui reflète la première étape du nouveau CHUM», a pour sa part précisé Christian Paire, directeur général.

Cette première étape sera donc progressivement mise en oeuvre jusqu'à l'ouverture prévue, en 2016, du nouvel hôpital ultramoderne au centre-ville. Pour l'instant, le CHUM entend demeurer un hôpital offrant des services pour une clientèle de proximité, mais sa mission changera graduellement avec la transformation prévue de l'hôpital Notre-Dame en hôpital communautaire.

Ce virage ne signifie pas que les urgences du CHUM vont fermer leurs portes, mais leur accès sera adapté d'ici à 2015, dit-on. Ainsi, le centre hospitalier universitaire entend diriger de plus en plus les patients nécessitant des soins de première ligne vers d'autres ressources dans le réseau (CLSC Jeanne-Mance, groupes de médecine familiale, clinique). Cette cible s'appliquera aussi aux soins palliatifs.

Centre de recherche

Afin de se concentrer sur les soins surspécialisés, le CHUM comptera sur son centre de recherche, dont les travaux vont bon train au centre-ville. L'imagerie, les technologies avancées (par exemple, les techniques de procréation médicalement assistée), la génétique ainsi que l'immunologie et infectiologie viendront donc renforcer la nouvelle mission du CHUM.

Grâce à tout cela, le CHUM espère devenir un hôpital de recherche de calibre international, mais aussi reconnu pour la diffusion de ses connaissances. L'une des étapes importantes de cette transition passera donc forcément par le recrutement du personnel. Le CHUM veut entre autres offrir des revenus concurrentiels à ses médecins et professionnels de la santé. Et afin d'attirer des infirmières, la direction accouchera d'une stratégie d'attraction en collaboration avec l'Université de Montréal.

La séance du conseil d'administration du CHUM de mardi soir a aussi été l'occasion de faire le point sur le budget. À environ trois mois de la fin de l'année financière, le CHUM enregistre un déficit projeté de 13,7 millions. Grâce à un résiduel à recevoir d'environ 4,2 millions de la part de l'agence de santé et des services sociaux de Montréal, l'établissement estime cependant qu'il s'en sortira comme l'an dernier. Le budget du CHUM atteint 166,7 millions, avec une augmentation de son volume de 2%, notamment en raison de l'achat de prothèses et de fournitures de bloc opératoire.

Les cinq nouveaux axes de pratique

- Cancer; regroupe l'ensemble des services liés à la prise en charge du cancer, dont l'investigation médicale et son traitement (chirurgie, oncologie médicale, radio-oncologie)

- Neurosciences; rassemble les services liés au système neurologique central et périphérique. La santé mentale, les toxicomanies, la douleur chronique et l'ophtalmologie s'y inscrivent.

- Cardio-vasculaire et métabolique; réunit les équipes chargées de traiter les maladies chroniques comme le diabète, l'hypertension et les dyslipidémies, de même que les équipes pour traiter les pathologies cardio-vasculaires.

- Transplantation; l'ensemble des expertises pour réaliser la greffe d'organes solides et le suivi avant et après.

- Musculo-squelettique fonctionnel; prise en charge des pathologies ostéo-articulaires et des brûlures graves, ainsi que la chirurgie de la main.