Le gouvernement a présenté, mercredi matin, son bilan de santé annuel des Québécois. La Presse en trace ici les grandes lignes.

1- Qui vit le plus vieux?

L'espérance de vie moyenne des Québécois est en constante progression et atteint maintenant

83 ans chez les femmes et 79 ans chez les hommes. Certaines régions font meilleure figure à ce sujet, dont Laval (82 ans) et Chaudière-Appalaches (81 ans). Au contraire, la Gaspésie (79 ans) et le Nunavut

(66 ans) sont en queue de peloton.

2- Bye-bye la fumée!

Alors que le taux de tabagisme a déjà atteint 50% au Québec, il n'est plus que de 23%. «Mais il y a encore presque deux millions de fumeurs. C'est beaucoup trop. Surtout quand on sait qu'un fumeur sur deux meurt d'une maladie liée à son tabagisme», remarque le directeur national de santé publique, le Dr Alain Poirier. Au chapitre de l'obésité, les Québécois sont de plus en plus gros. Un adulte sur six est obèse. Chez les adolescents de 12 à 17 ans, 18% présentent un surplus de poids.

3- Toujours malades

Plus de la moitié des Québécois de 12 ans et plus souffrent d'une maladie chronique, dont les plus fréquentes sont les maux de dos, l'hypertension, l'arthrite, les migraines, l'asthme et le diabète. La situation pourrait se détériorer au cours des 20 prochaines années, alors que le taux de personnes âgées doublera. «Et on sait que l'âge est derrière beaucoup de maladies chroniques», dit le Dr Poirier. Signe que la population vieillit, on prévoit que le nombre de personnes atteintes d'alzheimer va doubler de 2010 à 2035.

4- Fluor dans l'eau: bon dernier

Selon le Dr Poirier, le Québec fait figure de parent pauvre au pays pour son taux de fluoration de l'eau. Ce taux, qui a déjà atteint 6,4%, n'est maintenant plus que de 3%. «L'une des conséquences est qu'on a de 20% à 30% plus de problèmes dentaires que les Ontariens», affirme le Dr Poirier.

5- Rougeole et chlamydia

Après avoir enregistré des reculs dans les années 90, plusieurs infections transmissibles sexuellement font un retour en force au Québec. C'est le cas de la chlamydia, dont l'incidence a augmenté de 86% depuis 2000, et de la gonorrhée qui a triplé durant la même période. Des progrès restent aussi à faire dans la lutte contre les maladies infectieuses, comme le prouve la récente éclosion de rougeole au Québec. «La maladie avait disparu. Mais ça revient. On doit faire du rattrapage dans la couverture vaccinale», dit M. Poirier. La lutte contre les infections nosocomiales a quant à elle porté ses fruits. Le nombre de nouveaux cas est passé de 257 à 175 de 2006 à 2009.

6- L'exception du Grand Nord

Pour plusieurs indicateurs de santé publique, les régions du Grand Nord québécois sont dans une classe à part. Les régions du Nunavik et des Terres-Cries-de-la-Baie-James ont un taux de fécondité de plus de trois enfants par femme, contre 1,62 pour l'ensemble du Québec. L'âge moyen y est bien plus bas que dans le reste de la province: la moitié de la population a moins de 25 ans. Si bien qu'en 2031, ces deux régions seront les seules où les personnes de moins de 15 ans seront plus nombreuses que les aînés. Toutefois, l'espérance de vie est aussi bien moins grande dans le Grand Nord. Alors qu'un Québécois vit en moyenne 81 ans, un habitant du Nunavut vit en moyenne 66 ans.