Ce qui était devenu un secret de Polichinelle est maintenant confirmé: la Banque Nationale vient d'attribuer le don le plus important de son histoire aux deux hôpitaux universitaires du Québec. La somme atteint 8 millions de dollars.

Grâce à cette cagnotte partagée en parts égales entre le Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) et le Centre universitaire de santé McGill (CUSM), les deux fondations sont en voie d'atteindre chacune leur objectif d'amasser environ 300 millions de dollars. Mais il reste du travail à faire, surtout pour le CHUM.

Au CUSM, la tête dirigeante de la fondation pense y parvenir d'ici la fin de l'année. «Il y a un début, un milieu et une fin à une campagne de financement», a expliqué John Ray, président de la campagne Les meilleurs soins pour la vie, du CUSM. «On peut dire que nous sommes à la fin.»

Du côté du CHUM, on se montre moins enclin à dévoiler combien d'argent a été amassé jusqu'à présent. Mais Ékram Antoine Rabbat, président-directeur général de la Fondation, affirme que la campagne est au moins à mi-parcours. La prochaine étape pour la direction consistera à intégrer la communauté dans la campagne de financement.

Afin d'y parvenir, Christian Paire, directeur général du CHUM, a expliqué qu'il compte s'inspirer des «amis du musée» pour mettre le patient au coeur de l'institution. D'ici au mois de novembre, il entend dévoiler les grandes lignes du nouveau plan stratégique du CHUM. Le plan amorcé l'an dernier vise aussi à positionner le centre universitaire sur la scène internationale afin de recruter les plus grands spécialistes. «Il faut faire du patient un véritable acteur de sa santé, a-t-il dit. Aujourd'hui, nous recevons les fleurs de la part de la Banque Nationale. Mais demain, les fruits dépasseront la promesse des fleurs.»

Construction

Tant au CHUM qu'au CUSM, on est d'accord pour dire que la mise en chantier des deux projets de construction aide la campagne de financement commune. «Avant, le principal problème était de convaincre les mécènes que le projet allait sortir de terre, a admis John Ray, de la Fondation du CUSM. Ce n'était pas une campagne de financement. Maintenant, les choses changent.»

«C'est clair que le béton et les pipelines, ça fonctionne, a renchéri Ékram Antoine Rabbat, de la Fondation du CHUM. Le projet de construction a mis beaucoup de temps à démarrer, ç'a été long, mais maintenant qu'il voit le jour, c'est plus facile de convaincre les gens de donner.»

Outre les 8 millions de la Banque Nationale, la campagne de financement du CHUM et du CUSM a déjà convaincu le géant Rio Tinto Alcan de verser 10 millions. La Banque Royale a versé 3 millions. Les deux centres de santé universitaires n'ont pas dévoilé comment l'argent sera dépensé, mais il a déjà été convenu avec la Banque Nationale que l'Hôpital de Montréal pour enfants recevrait 1,5 million de son don. Au CHUM, on affirme que l'argent servira surtout à l'achat d'équipement. L'établissement s'est récemment doté d'un robot chirurgical, a rappelé M. Paire.