Le nombre de signalements faits à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) a bondi de 8,2% au cours de la dernière année au Québec. Les autorités restent toutefois prudentes: cette hausse ne signifie pas nécessairement que le nombre d'enfants négligés ou violentés augmente.

Dans son bilan annuel publié lundi, l'Association des centres jeunesse du Québec révèle que 76 469 cas d'enfants en difficulté ont été signalés à la DPJ lors de l'année 2010-2011, ce qui représente 5% de la population de 0 à 17 ans. En tout, près de 6000 cas de plus qu'en 2009-2010 ont été recensés. «On pense que les gens sont plus sensibles à la réalité des enfants maltraités, ils prennent leur courage à deux mains et décident de dénoncer des situations que peut-être, avant, ils dénonçaient moins», a expliqué lundi Michelle Dionne, représentante du centre jeunesse de Montréal.

Sur tous les cas dénoncés à la DPJ cette année, un peu moins de la moitié, 43%, ont été «retenus» et fait l'objet d'un suivi. La négligence, les sévices et les mauvais traitements psychologiques représentent les objets de plainte les plus fréquents.

La sensibilisation de la population ne peut donc pas être le seul facteur d'augmentation des plaintes. Le responsable du centre jeunesse de la Montérégie, Gilles Cloutier, a affirmé lundi qu'il travaillait actuellement à analyser les causes de cette hausse. Les compressions budgétaires du gouvernement dans les services offerts aux jeunes et aux familles pourraient expliquer l'augmentation du nombre de signalements, a-t-il expliqué. Jean-Pierre Cormier, de la DPJ de Laval, avance quant à lui que l'appauvrissement d'une frange de la population et le fait que les services offerts ne suivent pas nécessairement la croissance démographique ont eu un impact sur l'augmentation du nombre de cas.