À peine avaient-ils commencé leur débrayage qu'ils étaient déjà de retour au travail. Après seulement quatre heures de grève générale, la Fédération des médecins résidents du Québec (FMRQ) a conclu ce midi une entente avec le gouvernement du Québec.

L'entente est survenue après 36 heures de négociations intensives entre les deux parties. «Nous sommes soulagés et satisfaits, a déclaré le Dr Charles Dussault, président de la Fédération des médecins résidents du Québec (FMRQ). C'est une entente qui satisfait les deux parties et qui reconnaît le travail de nos membres, autant le travail de soignant que celui d'enseignant. Et ça, pour nous, c'était impératif.»

La convention collective des 3000 médecins résidents de la province était échue depuis le 31 mars 2010. Depuis le 11 juillet dernier, les résidents avaient cessé d'offrir de l'enseignement aux étudiants en médecine faisant leur externat. À 8h ce matin, ils ont déclenché une grève générale illimitée. Une grève qui, selon Charles Dussault, a pu contribuer à faire avancer le gouvernement. «Il y a eu un déblocage extrêmement rapide au cours des dernières heures, a-t-il observé. Les moyens de pression ont certainement contribué à faire avancer les négociations. Mais aussi, il vient un moment où les deux parties doivent se rejoindre.»

Dans cette entente, les médecins résidents font deux gains majeurs. Premièrement, les tours de garde obligatoires passeront de 24 heures à 16 heures. Deuxièmement, les résidents recevront une prime pour l'enseignement donné aux étudiants en médecine.

La FMRQ n'a toutefois pas obtenu le rattrapage salarial sur les autres provinces qu'elle réclamait. Au lieu de la hausse salariale de 34% demandée, les médecins résidents auront droit à l'augmentation salariale de 6%, au cours des cinq prochaines années, qui a été accordée aux autres employés de la fonction publique. «Nous sommes parvenus à réduire l'écart de façon considérable, a noté Charles Dussault. Nous continuerons d'y travailler au cours des prochaines années.»

Le gouvernement du Québec a également salué l'accord. «Avec cette entente, nous reconnaissons l'apport et l'expertise des médecins résidents qui jouent un rôle clé au sein de notre système de santé, a fait valoir le ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc, par voie de communiqué. Par leur travail, ils contribuent tous les jours à accroître l'accessibilité aux soins de santé au Québec. Ainsi, ce sont tous les patients qui ressortent gagnants de cette négociation.» La présidente du Conseil du Trésor, Michelle Courchesne, s'est pour sa part réjouie de voir cette entente conclue «dans le respect de la capacité de payer des contribuables».

Au cours des prochaines semaines, les membres des associations de médecins résidents des facultés de médecine de l'Université Laval, de l'Université de Montréal, de l'Université de Sherbrooke et de l'Université McGill seront appelés à se prononcer sur l'entente de principe. Le président de la FMRQ se dit confiant de la voir accepter.

Reprise de l'enseignement

La nouvelle de la reprise de l'enseignement a été applaudie par le président de la Fédération médicale étudiante du Québec. «Nous sommes très soulagés que les deux parties en soient venues à une entente», a dit Éric Peters. Selon lui, les derniers mois ont été difficiles pour les étudiants en médecine qui, lors de leur externat, n'ont pas reçu le niveau d'enseignement habituel. «Mais, j'ai confiance que nous allons pouvoir rattraper les pertes à travers la durée de nos études», a-t-il ajouté.

L'impact de la grève, qui n'a duré que quelques heures, a été moindre dans les hôpitaux. Assujettis à la Loi sur les services essentiels, les médecins résidents ont dû maintenir 90% des services. «La sécurité et la qualité des soins n'ont pas été affectées», a assuré la porte-parole du CHUM, Nathalie Forgue.