C'est à leur retour de vacances que les travailleurs de la construction risquent le plus d'être victimes d'un accident. Chaque jour, en août, septembre, octobre et novembre, environ 26 Québécois se blessent ou se tuent dans un chantier. Cela représente huit accidentés de plus par jour que durant le reste de l'année. En 2010, par exemple, 3176 des 7375 accidents survenus dans le secteur de la construction se sont produits dans les quatre mois qui suivent les vacances.

C'est la première fois que la Commission de la santé et de la sécurité au travail (CSST) fait publiquement état de ce problème, apparu il y a quelques années et encore mal compris, précise le porte-parole Louis-Pierre Ducharme-Tremblay.

Les travailleurs ont beau rentrer de vacances reposés, ils travaillent peut-être trop vite, avance-t-il. «Les projets à livrer pour l'automne et le souci de terminer avant les pluies et le gel font peut-être qu'on accélère le travail. Mais ce qui nous intéresse, c'est améliorer ce bilan. Malgré les plus longues heures et le mauvais temps, ce n'est pas une chose normale. Les travailleurs ont le droit de travailler en sécurité.»

Pour éviter des morts, des blessures ou des amputations, les employeurs ont le devoir de former et de superviser leurs travailleurs de façon adéquate, rappelle la CSST, qui suggère divers moyens de prévention dans son Plan d'action Construction (www.dangerconstruction.ca). Les ouvriers sont exposés aux chutes, aux effondrements, aux matières toxiques et aux décharges électriques. Chaque année, 16 d'entre eux en meurent.

Aussi dans les mines

À titre de comparaison, depuis 2005, soit depuis près de 6 ans, 10 travailleurs sont morts à la suite d'un accident du travail dans une mine.

La CSST vient justement d'émettre une série de mises en garde dans son rapport sur la mort du tuyauteur Jean-Yves Dunn, écrasé par une chargeuse-navette alors qu'il creusait une rigole, en mars dernier, dans la mine d'or Laronde d'Agnico Eagle, en Abitibi.

L'enquêteur conclut que les employés qui travaillent sous terre ne sont pas assez visibles et que la mine a compromis leur sécurité. Elle devra donc verser une amende qui pourrait dépasser 15 000$ et réviser ses méthodes afin de corriger le problème.

Tous les quatre jours, un Québécois perd la vie au travail.