L'Action démocratique du Québec (ADQ) lance une consultation en vue d'étoffer son programme en matière de santé. Mais il n'est pas question d'abandonner sa position traditionnelle pour une plus grande place du secteur privé, assure le président de la commission politique, Claude Garcia.

Il nie donc que la consultation, une étape préparatoire au conseil général du parti en octobre, prépare le terrain à des changements idéologiques pour se rapprocher de François Legault et de sa Coalition pour l'avenir du Québec. L'ancien ministre péquiste s'oppose, en effet, à l'idée d'accroître le rôle du privé en santé.

«Il n'est pas question de remettre en cause» la position traditionnelle du parti dans ce domaine, a affirmé M. Garcia à La Presse hier. Le chef Gérard Deltell est «très clair là-dessus». L'ancien patron de la Standard Life a soutenu que la démarche du parti «n'a aucun lien avec ce que fait François Legault. Ça n'a rien à voir avec les négociations éventuelles qu'il pourrait y avoir avec M. Legault».

Un porte-parole adéquiste, Guillaume Simard-Leduc, a fait savoir que l'aile parlementaire est ferme sur une plus grande ouverture au privé dans le secteur de la santé. La députée Sylvie Roy avait dit en mai que la mixité public-privé est un «principe important» à l'ADQ.

La consultation d'une quarantaine d'organismes actifs dans le domaine de la santé - M. Garcia n'a pas voulu les nommer - se déroulera du 10 au 21 août. «On est très préoccupés par le coût du système de santé, a expliqué M. Garcia. On dépense plus pour le système de santé que partout dans le monde, sauf les Américains. Comment ça se fait que plus du quart des Québécois n'ont pas accès à un médecin de famille?»

Pour l'aider dans sa réflexion, l'ADQ a décidé de faire appel à Michel Larivière, ancien directeur général de l'hôpital du Sacré-Coeur de Montréal. L'établissement a conclu en 2007, alors que M. Larivière était en poste, une entente avec la clinique privée Rockland MD pour y faire opérer des patients. C'était une première au Québec.

Selon un reportage de Radio-Canada, M. Larivière a quitté ses fonctions en octobre dernier, deux semaines après que le Conseil des médecins de l'hôpital eut réclamé sa démission. Ce dernier lui aurait reproché d'être responsable de problèmes de gestion qui auraient eu un impact sur la qualité des soins.