Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, estime que François Legault est 10 ans en retard avec ses propositions en matière de santé. «Quand on regarde ses solutions, c'est comme s'il ne s'était rien fait au Québec depuis 10 ans, du temps où il était ministre. Alors que ce n'est pas vrai. Nous avons, à l'heure actuelle, 221 groupes de médecine de famille, et on en aura bientôt 300. Et il faut comprendre que les médecins de famille au Québec font d'autres tâches, dont celles de l'urgence.»

Du côté de la Fédération des médecins omnipraticiens (FMOQ) et des spécialistes (FMSQ), on fait remarquer que les idées de la Coalition ne datent pas d'hier. «La valorisation de la médecine familiale est au coeur des négociations. Il faut aussi du support à la pratique. C'est ce qu'on dit depuis des mois et des mois», dit le Dr Louis Godin, président de la FMOQ.

«On l'a dit il y a longtemps au gouvernement qu'il faut augmenter le volume d'activités des omnipraticiens, affirme le Dr Gaétan Barrette, président de la FMSQ. On est d'accord. Reste à voir si la classe politique va faire sienne les propositions de la coalition.»

À l'Association québécoise d'établissements de santé et de services sociaux (AQESSS), Lise Denis, directrice générale, déplore «le silence» autour des personnes âgées. «Ça ne leur prend pas juste un médecin, il faut des services autour des gens âgés, des soins. Ce n'est pas une grande réforme, et nous ne sommes pas d'accord avec l'abolition des agences.»

À ce sujet, le ministre Bolduc n'a pas manqué de décocher une flèche; «Je ne sais pas si M. Legault était là au cours des six derniers mois, mais les 37 mémoires déposés en commission parlementaire à ce sujet parlent tous d'alléger la structure et non de l'abolir. Et tout le monde était là, à part les adéquistes qui n'ont pas eu le respect de venir écouter ne serait-ce pendant cinq minutes ce que les gens avaient à dire.»

Quant aux propositions visant à diminuer les honoraires des pharmaciens en diminunt la fréquence du renouvellement des ordonnances, l'Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) parle d'une «proposition irréaliste pour l'avenir du Québec.» «La Coalition a une pensée magique. Renouveler les ordonnances au mois ne peut s'appliquer que pour certaines maladies chroniques, stables, par pour des infections. Et en Ontario, ils n'ont jamais calculé le gaspillage», estime Normand Cadieux, vice-président et directeur général de l'AQPP.