Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, veut que les hôpitaux du Québec soient les meilleurs au monde. Et il ne vise rien de moins que «l'excellence». En conséquence, il entend donner priorité aux soins de première ligne cette année et éliminer les séjours de plus de 24 heures sur une civière aux urgences.

Il a donc appelé le milieu de la santé à se «rassembler», hier matin, lors d'un discours-fleuve devant les dirigeants des établissements où il a abondamment été question des bons coups de la province en matière de santé. Et des vertus de la décentralisation du réseau de la santé.

«Je veux maintenant éliminer l'opposition entre les soins de première ligne et de deuxième ligne. Il faut un système de santé fondé sur une première ligne forte et supporté par une deuxième ligne», a-t-il dit, non sans souligner que les négociations avec les omnipraticiens et les spécialistes tirent à leur fin.

Le ministre n'est pas entré dans les détails, mais il a signalé qu'il veut implanter une «rémunération en regard des résultats». «Avec une croissance des dépenses en santé de 5% par année, notre système est bon pour 20 ans. Mais on peut ramener cette croissance à 4%. Il faut diminuer la bureaucratie», a-t-il soutenu.

Priorités

Yves Bolduc a ensuite énuméré ses priorités de l'année: les urgences, l'accès à un médecin de famille, les soins palliatifs, les maisons de naissance, l'amélioration de la gestion et l'accessibilité des soins. «Ce n'est pas normal qu'un patient doive appeler à trois endroits pour obtenir un rendez-vous ou qu'il se fasse dire de rappeler. Il faut un guichet unique.»

Si tout va comme prévu, le ministre de la Santé entend présenter d'ici à l'automne le projet de loi 127 sur la restructuration administrative des agences de la santé et des centres de santé et services sociaux. Cette réforme entraînera des élections dans tous les conseils d'administration des établissements de la province.

Quant aux demandes des pharmaciens, il a réitéré que les ordres professionnels doivent d'abord s'entendre. Il a dit que le projet de loi pourrait être présenté à l'été, mais plus vraisemblablement à l'automne. Si c'est le cas, les pharmaciens pourront renouveler des ordonnances, les adapter et prescrire des médicaments dans certains cas. Il est toutefois loin d'être certain qu'ils pourront prescrire ou interpréter des analyses de laboratoire et prendre en charge certains problèmes de santé.

Les hôpitaux en chiffres selon Yves Bolduc

> 8 millions d'usagers potentiels

> 300 000 travailleurs

> 39 millions de visites médicales

> 480 chirurgies

> 3,4 millions de visites aux urgences

> 375 000 transports ambulanciers