Le Collège des médecins du Québec va ouvrir une enquête sur la naturopathe autodidacte Nancy Chénier, qui offre sur son site www.votredocteurprive.com des consultations à 65$ l'heure par Skype. Selon la direction des enquêtes du Collège, Mme Chénier pourrait contrevenir à la fois au Code des professions et à la loi médicale québécoise, pour usurpation du titre de médecin.

«C'est inquiétant quand on voit le titre de son site internet. C'est prétendre avoir le droit de pratiquer la médecine, explique le directeur des enquêtes du Collège, Ken Holland. Elle parle de déficience de la santé, il y a un questionnaire qui peut être envoyé. Il faut envoyer un message de mise en garde au public.»

Comme l'a révélé La Presse hier, non seulement Nancy Chénier n'est pas médecin, mais elle n'a pas de formation de naturopathe. Pourtant, elle offre des consultations virtuelles à partir de quelques questions pour traiter plusieurs problèmes de santé: migraine, manque d'estime de soi, acné, fatigue, cholestérol, rides et ridules, dépression, etc. De plus, elle offre des conseils de santé pour chiens à 12,99$ la question.

Selon le Code des professions, «nul ne peut, de quelque façon, prétendre être médecin, ni utiliser ce titre ou un titre ou une abréviation pouvant laisser croire qu'il l'est, ou s'attribuer des initiales pouvant laisser croire qu'il l'est, ni exercer une activité professionnelle réservée aux membres d'un ordre professionnel». Et la loi médicale dit que seuls les médecins peuvent, par exemple «exercer une surveillance clinique de la condition des personnes malades dont l'état de santé présente des risques».

Au Collège, où on se penche sur une cinquantaine de demandes d'enquête chaque année, on constate que l'internet et les réseaux sociaux font bondir le nombre de cas de pratique douteuse de la médecine. La direction des enquêtes tient à rappeler qu'il y a des questions à se poser avant de consulter quelqu'un qui se dit professionnel de la santé et de consentir à payer des soins. On peut consulter une brochure à ce sujet sur le site du Collège des médecins du Québec, à www.cmq.org.