Les enfants assis devant leurs ordinateurs sont encouragés à parler, publier des «tweets», écrire et envoyer des messages texte concernant l'obésité infantile, un problème qui est en passe de devenir une épidémie, a déclaré lundi la ministre canadienne de la Santé.

Leona Aglukkaq se trouvait à Toronto, lundi, pour procéder au lancement d'un dialogue national, ainsi que d'un nouveau site Internet gouvernemental - notresantenotreavenir.gc.ca -, avec des liens vers Facebook et Twitter.

Ce site permettra aux enfants, à leurs parents et à d'autres personnes de partager des idées sur les façons de bien manger et de faire plus d'exercice dans une journée.

Le pays fait face à une épidémie d'obésité infantile, une tendance alarmante au cours de la dernière décennie, a dit Mme Aglukkaq.

«Ils sont trop nombreux à afficher un surplus de poids, ils sont trop nombreux à être obèses et il semble que l'obésité soit en hausse chez tous les enfants, y compris les enfants des Premières nations, Inuits et Métis, et cela doit être renversé.»

Au cours des 30 dernières années, le nombre d'enfants obèses a pratiquement triplé au pays. En 1970, environ un enfant sur 10 était obèse. Aujourd'hui, il s'agit plutôt d'un enfant sur quatre.

L'Organisation mondiale de la santé estime que trois milliards de personnes seront obèses d'ici 2015.

Davantage d'enfants développent des problèmes de santé qui n'étaient auparavant vus que chez les adultes, tels le diabète de type 2 et la hausse pression, qui peuvent réduire l'espérance de vie, a expliqué la ministre.

Une série de rencontre seront tenues dès la fin du mois pour donner un cadre à l'industrie, aux médecins et autres spécialistes de la santé, aux professeurs, aux associations nationales pour les autochtones, aux jeunes, aux parents et aux préposés.

La façon dont les communautés sont conçues, la disponibilité de nourriture saine, le temps passé par les enfants sur l'ordinateur et l'influence de la publicité doivent tous être examinés, a poursuivi Mme Aglukkaq.

Les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de la Santé utiliseront les idées mises de l'avant en ligne et lors des réunions pour élaborer un plan visant à combattre l'obésité infantile lors d'un sommet national, cet automne.

La ministre néo-écossaise de la Santé, Maureen MacDonald, note toutefois que les ministres ne peuvent régler l'embonpoint en s'asseyant dans une pièce puis en imposant leur plan à la population.

Robert Ross, professeur à l'Université de Queen's, a déclaré, lors d'une entrevue, que de pousser les gens à arrêter de fumer était relativement facile. Hausser le prix des cigarettes et forcer les gens à en griller une à l'extérieur au cours de l'hiver étaient de bons outils, a-t-il expliqué.

«Mais vous ne pouvez pas démoniser l'industrie alimentaire.»

M. Ross affirme que les écoles, les parents et les gouvernements devront travailler ensemble pour résoudre le problème de l'obésité.

Avoir des menus santé ne veut pas dire grand chose lorsque les cours d'éducation physique ne sont plus obligatoires, a-t-il dit.