Il y aura bientôt davantage de médecins spécialistes dans le 450. Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a annoncé la création de 237 postes au Québec cette année. Plus de la moitié (57%) seront dans le 450, là où les besoins sont les plus importants. «On veut favoriser l'installation des médecins dans les régions ayant connu une plus forte croissance démographique», explique le ministre.

«Enfin, on ajoute des postes là où les médecins les réclamaient, lance Agnès Maltais, critique du Parti québécois en matière de santé. Ça faisait longtemps qu'on disait qu'il fallait le faire.»

Ces 237 postes s'ajoutent aux 530 postes qui étaient déjà disponibles. On en comptera donc cette année environ 740, pour 430 médecins résidents. Les Fédérations des médecins spécialistes (FMSQ) et des médecins résidents du Québec (FMRQ) saluent l'annonce. «C'est un très bon début», dit Charles Dussault, président de la FMRQ. «Il s'agit d'un compromis raisonnable», ajoute Gaétan Barrette, président des médecins spécialistes. Les deux sont heureux d'avoir été consultés. «Car ce n'était pas le cas les années précédentes», rappelle le Dr Barrette.

Sonnette d'alarme

L'automne dernier, les médecins résidents ont encore une fois sonné l'alarme. Grâce à l'augmentation constante depuis 1999 du nombre d'étudiants en médecine, les résidents étaient plus nombreux. Mais il leur manquait désormais de postes. «On a dénoncé ce qui ressemblait à un moratoire sur les postes, explique le Dr Dussault. Le lendemain de cette sortie lors des Journées de la carrière, le ministre nous a appelés.»

Les 237 postes annoncés n'équivalent donc pas à l'ajout de 237 médecins. Le Dr Dussault calcule qu'il y aura environ 1,5 poste disponible par résident. On augmente le nombre de postes pour que les résidents se trouvent une spécialité au Québec, particulièrement dans le 450.

Le Québec comptait 8299 médecins spécialistes l'année dernière. Selon le Dr Barrette, l'annonce du ministre Bolduc n'aura toutefois pas un impact majeur. En tenant compte des 220 départs à la retraite prévus, on devrait augmenter le nombre de médecins d'environ 1%. «Ce n'est pas spectaculaire», observe-t-il.

Montréal en reste

Les Drs Dussault et Barrette déplorent toutefois la faible place accordée à Montréal, où 33 postes seront créés. Le Dr Barrette blâme la méthode de calcul du Ministère. Les médecins de 60 ans et plus sont deux fois plus nombreux à Montréal que dans le reste de la province. Plusieurs d'entre eux travaillent à temps partiel.

«On n'en tient pas compte, déplore-t-il. Il aurait fallu ouvrir un peu plus de postes à Montréal, et un peu moins dans le 450. (...) Le fonctionnement de certains hôpitaux universitaires de Montréal est en péril.» Dans son calcul des postes, le ministre n'a pas tenu compte de la plus grande proportion de maladies mentales et de naissances dans l'île de Montréal, ajoute-t-il. «Montréal est le perdant de l'annonce (du ministre Bolduc)», renchérit le Dr Dussault.

Les effectifs de médecins spécialisés seront désormais planifiés avec un plan quinquennal. Le ministre Bolduc le présentera l'automne prochain. Il estime qu'il manque environ 500 médecins spécialistes pour régler la «pénurie» actuelle. Ce qui devrait être fait, selon lui, au terme de ce plan. «Il faut prévoir que, d'ici trois à cinq ans, on va être capables de combler l'ensemble des besoins de la population du Québec», assure-t-il.