Le Sénat réexaminera l'efficacité du financement des soins de santé au Canada, ce qui pourrait paver la voie à d'importants changements dans la prochaine entente fédérale-provinciale.

La Chambre haute veut réévaluer l'efficacité de l'entente de financement fédérale-provinciale dans des secteurs comme les temps d'attente, les soins à domicile et les médicaments.

Après quelques mois d'audiences avec des experts en santé, le comité sénatorial des affaires sociales devrait présenter ses recommandations à la ministre fédérale de la Santé, Leona Aglukkaq.

Ces recommandations sont importantes, puisque l'actuelle entente fédérale-provinciale sur le financement des soins de santé arrivera à échéance en 2014, et les hauts fonctionnaires tentent déjà de concevoir le futur accord, alors que les coûts en santé augmentent et que les déficits se creusent.

«Une révision est essentielle», a déclaré Jeff Turnbull, président de l'Association médicale canadienne (AMC), qui souhaite une transformation urgente de la manière dont les soins de santé sont administrés au pays. «L'AMC est persuadée que l'avenir de notre système de santé est d'une telle importance que tous les partis doivent mettre la politique de côté pour garantir un meilleur avenir aux Canadiens.»

Des sources au fait du dossier affirment que les audiences du Sénat pourraient bien être la première étape vers une refonte du système, mais le Nouveau Parti démocratique estime que des audiences aussi importantes ne devraient pas être tenues par des politiciens non élus.

«Les sénateurs ne sont pas en phase avec la population», a lancé la porte-parole néo-démocrate en matière de santé, Megan Leslie. «Je m'inquiète vraiment du fait que la ministre se cache derrière un Sénat non élu, qui n'a pas l'obligation de rendre des comptes.»

Le cabinet fédéral se penche depuis des mois sur la question afin de tenter de gérer au mieux la situation, des intervenants extérieurs demandant même une refonte complète de la façon dont sont défrayés les soins de santé au pays. Les ministres fédéraux ont jonglé avec l'idée de créer un groupe d'experts, ou de tenir des audiences à la Chambre des communes, tout en gardant en tête la possibilité d'élections générales en 2011.

De telles discussions se sont révélées politiquement difficiles par le passé, voire dangereuses pour tout politicien flirtant avec l'idée d'impliquer le secteur privé.

Bien que la révision sénatoriale doive se pencher sur l'efficacité de l'accord de 10 ans signé en 2004, des sources internes s'attendent à ce que l'implication du secteur privé soit évoquée.