Il est maintenant possible d'avoir au téléphone un médecin pour son enfant sept jours sur sept. L'agence Medisys 123 offre un service de conciergerie pédiatrique, le premier dans le genre au Québec.

Comme l'a révélé Le Devoir dans son numéro d'hier, le concept santé à mi-chemin entre le privé et le public a vu le jour en catimini à l'automne. Il offre une multitude de services moyennant un forfait annuel de base de 975$: bilans de santé, visites d'urgence, consultations en ligne, et même des conseils au téléphone.

Afin d'obtenir un entretien formel avec la directrice de Medisys 123, la journaliste du Devoir a dû se faire passer pour une cliente. Jointe hier après-midi par La Presse, la directrice de Medisys 123, Marie-France Courtemanche, a tenu à souligner qu'il s'agit d'un service de santé «intégré». «C'est-à-dire que le service est un tout, a-t-elle expliqué. Ce ne sont pas que des actes médicaux, on offre aussi des conseils, on a un rôle d'éducation.»

Selon elle, le service est tout à fait en règle avec la loi régissant le réseau public de la santé au Québec. À la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ), on a toutefois à l'oeil ce genre d'agence privée qui offre des forfaits trimestriels ou annuels. D'ailleurs, en décembre, la RAMQ a envoyé une lettre aux médecins dénonçant l'augmentation des frais illégaux.

Au cabinet du ministre de la Santé, Yves Bolduc, on a indiqué hier qu'une enquête de la RAMQ serait ouverte. «Le ministre a toujours privilégié un accès universel aux soins, a dit son attachée de presse, Karine Rivard. La RAMQ va vérifier s'il y a quelque chose d'illégal dans les services de Medisys 123. Il serait inacceptable que des frais soient facturés en double, à la fois au privé et au public.»