Alors que la grippe saisonnière se propage, les autorités de la santé publique souhaitent intensifier les efforts de vaccination pour les personnes à risque. Conséquence de la campagne massive de l'an dernier, les Québécois semblent moins nombreux cette année à se faire vacciner.

«Selon nos premières observations, la réponse a été aussi bonne que les années antérieures à certains endroits, mais elle a été moins bonne dans d'autres secteurs», a indiqué hier Horacio Arruda, directeur de la protection de la santé publique du Québec.

À Montréal, la campagne de vaccination a eu moins de succès dans certains centres de santé et de services sociaux, convient Lise Chabot, chargée des affaires publiques à la Direction de la santé publique de Montréal.

C'est notamment le cas au CSSS Coeur-de-l'Île, qui couvre les quartiers de La Petite-Patrie et de Villeray. Selon les chiffres préliminaires, 2100 personnes ont été vaccinées dans les CLSC du secteur depuis le début de la saison 2010-2011. C'est trois fois moins qu'en 2008-2009.

«Les taux ont diminué, mais la période de vaccination n'est pas terminée, a tenu à souligner Karine Lacerte, agente d'information au CSSS Coeur-de-l'Île. La campagne de vaccination de novembre a été plus tranquille, mais la demande est élevée en ce moment.»

Horacio Arruda présume que l'intense campagne de 2009 est responsable de cette baisse apparente, qui pourra être chiffrée à la fin de la saison.

«Certaines personnes pensent à tort que le vaccin qu'ils ont reçu l'an dernier les protège encore, a-t-il dit. D'autres pourraient se dire qu'ils ont tellement été énervés avec la pandémie l'an dernier qu'ils ne se feront pas vacciner cette année.»

Le Dr Arruda rappelle que la période d'immunisation dure environ six mois. «Pour les gens à risque, il est important de se faire vacciner et il n'est pas trop tard», a-t-il indiqué.

Le vaccin est offert gratuitement aux personnes à risque de complication. Cette année, il contient trois souches du virus: le A, le B et le H1N1.

A(H1N1) absente

La période de la grippe saisonnière a commencé au début de décembre cette année, un mois plus tôt qu'à l'habitude. Ce début précoce laisse présager une saison plus intense ou plus étendue, selon Horacio Arruda.

«L'activité grippale (H3N2) est présentement en croissance et le pic devrait arriver en janvier ou au début de février», a-t-il indiqué. De 15% à 20% des Québécois attrapent la grippe saisonnière et environ 1500 meurent de ses complications.

Pendant ce temps, une quinzaine de cas de grippe A(H1N1) ont été rapportés au Canada depuis le mois d'août, dont seulement un au Québec. D'après le Dr Arruda, le fait que 58% des Québécois ont été vaccinés l'an dernier explique que si peu de cas de cette souche ont été signalés.

Le Québec ne connaîtra pas de vague de A(H1N1) cet hiver, selon Karl Weiss, infectiologue à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont. «Le virus va devenir endémique, mais il n'y aura pas de pandémie pour un bon bout de temps», a-t-il dit.