La ministre canadienne de la Santé, Leona Aglukkaq, a annoncé lundi des mesures du gouvernement fédéral visant à limiter la présence de plomb dans les produits destinés aux enfants.

Des objets tels que les tétines de biberons, les suces, les pailles et les revêtements de meubles pour enfants sont directement visés par les changements réglementaires, qui entreront en vigueur dès la semaine prochaine.

La mise en place d'un délai si court est rendu possible parce que la majorité des produits actuellement sur le marché respectent déjà cette nouvelle norme, selon Santé Canada.

Dans les dernières années, on a constaté au pays des niveaux inacceptables de plomb dans certains objets, ce qui a entraîné le rappel de milliers de produits, a expliqué la ministre.

Mme Aglukkaq a indiqué que l'industrie manufacturière avait collaboré au processus de modification réglementaire et qu'elle avait été informée des changements.

Elle a demandé aux parents de consulter régulièrement le site Internet de Santé Canada afin de vérifier si l'un des objets de leurs enfants avait fait l'objet d'un rappel.

Si un jouet fait l'objet d'un avis sur le site officiel, ils sont invités à s'en débarrasser, a affirmé la ministre.

Leona Aglukkaq a précisé que les nouvelles normes fixaient une limite de 90 milligrammes de plomb par kilogramme, l'une des plus sévères sur la planète, selon elle.

Valentino Tramonti, qui travaille dans la Division des produits de consommation de Santé Canada, a indiqué que les changements réglementaires pouvaient se comparer aux normes qui existent dans l'Union européenne.

Il a aussi noté que les États-Unis imposeraient une limite de 100 milligrammes de plomb par kilogramme dès août 2011.

Mme Aglukkaq a indiqué qu'il était important de faire connaître ces changements, afin que les producteurs étrangers et les distributeurs locaux les connaissent.

«Nous importons à présent plus que nous ne l'avons jamais fait et la chaîne de production pour certains de ces produits peut être très complexe», a-t-elle fait valoir.

«Nous avons besoin de règlements clairs et sévères pour garantir que les importateurs, les manufacturiers et les détaillants sachent que le Canada prône des règlements stricts en ce qui a trait au plomb.»

La ministre de la Santé a plaidé que les nouveaux règlements allaient donner à Santé Canada le pouvoir de prévenir l'importation et la vente de plusieurs produits s'ils contiennent plus de plomb que la limite ne le permet.

Ce métal peut avoir plusieurs effets néfastes sur le cerveau de jeunes enfants lorsqu'ils y sont exposés à long terme, selon Martin Laliberté, le président de l'Association canadienne des centres anti-poison.

«Le plomb s'accumule d'années en années et a des conséquences négatives sur les performances intellectuelle de l'enfant», a-t-il expliqué.

M. Laliberté a admis qu'il était difficile d'établir des statistiques à partir des données des centres anti-poison à travers le pays.

«Mais laissez-moi vous rassurer: les morts d'enfants liées à des intoxications au plomb sont devenues très rares avec le temps.»