L'ouverture de l'enquête du Collège des médecins qui vise à réexaminer des milliers de mammographies analysées par un radiologiste a suscité de vives inquiétudes chez les patientes des trois cliniques où il pratiquait. Plusieurs d'entre elles pressent l'ordre professionnel de faire la relecture beaucoup plus rapidement que le délai annoncé hier.

La révision des milliers de cas concernés pourrait prendre jusqu'à un an. «Il faut faire vite, ce sont des vies humaines qui pourraient être en jeu», a déploré Anik Massari, patiente de la clinique de radiologie Fabreville, où travaillait le radiologiste visé par l'enquête. «Je n'ai pas encore absorbé le choc», a ajouté la mère de 39 ans qui a consulté le médecin en août dernier après avoir découvert une petite bosse à son sein droit. «Je n'ai plus de nouvelles depuis et je tenais donc pour acquis que tout allait bien. C'était ma première mammographie et j'avoue que l'expérience n'était pas des plus plaisantes, mais ce n'était rien comparé à ce que je ressens maintenant.»

Caroline Houde, 37 ans, a passé deux radiographies à la clinique Domus Médica au cours des deux dernières années. Sa mère, morte d'un cancer du sein, y a également subi ses examens. «Là où cette annonce me fait sursauter est dans le retour d'un doute persistant quant aux circonstances nébuleuses du diagnostic de cancer de ma mère, a-t-elle expliqué. Son cas, à l'époque (août 2005), nous était apparu très surprenant puisque son cancer avait été découvert non pas au moyen d'une mammographie passée tout juste quatre mois avant dans cette clinique, mais plutôt grâce à des symptômes physiques.»