Les plus récentes statistiques sur les effectifs de l'Ordre des infirmières du Québec, bien que réjouissantes sur le nombre global, cachent des données plus préoccupantes quant au nombre d'infirmières qui pratiquent dans le privé et de celles qui sont ou seront prochainement admissibles à la retraite.

L'Ordre des infirmiers et infirmières du Québec a en effet indiqué, jeudi, qu'il comptait maintenant 71 371 membres, «un nombre inégalé à ce jour».

Il s'agit en fait d'une faible augmentation de 1,1% comparativement à l'année précédente.

L'Ordre rappelle toutefois, dans son rapport, qu'à l'automne 2009, entre 400 et 500 infirmières s'étaient inscrites au tableau de l'Ordre afin de participer à la campagne de vaccination massive contre la grippe A(H1N1).

Toutefois, pendant que le nombre total d'infirmières grimpe, le nombre d'infirmières qui travaillent dans le réseau public de la santé, lui, demeure le même. Proportionnellement, il est même passé de 87% en 2001-2002 à 82% en 2009-2010.

Au Québec, 3863 infirmières déclarent travailler pour une agence de placement, soit une augmentation de 50% depuis 2005-2006 seulement. Ces infirmières d'agence représentent 5,8% de l'ensemble des effectifs.

De même, 15 500 infirmières au Québec sont âgées de 55 ans et plus, donc potentiellement admissibles à la retraite, souligne l'Ordre. Celles-ci représentent 22% des effectifs.

Aussi, 10 800 infirmières sont âgées de 50 à 54 ans.

L'Ordre se montre préoccupé par ces données sur la retraite.

«Les départs massifs à la retraite sont préoccupants, c'est pourquoi il est primordial pour nous à l'OIIQ de continuer à sensibiliser les décideurs pour qu'ils trouvent des façons de bonifier les conditions d'exercice et qu'ils adoptent des mesures incitatives pour encourager les infirmières plus âgées à poursuivre leur carrière lorsqu'elles le souhaitent», a affirmé la présidente de l'Ordre, Gyslaine Desrosiers, dans un communiqué.

La présidente souligne d'autres données plus réjouissantes dans le plan d'ensemble sur les effectifs infirmiers, notamment le fait que les nouvelles infirmières demeurent dans la profession.

Ainsi, des cohortes qui sont arrivées dans la profession au cours de la première moitié des années 2000, 90% exerçaient toujours au Québec après cinq ans.

«Ces chiffres sont excellents si on les compare à ceux d'autres provinces ou d'autres professions. Par exemple, le taux de rétention après cinq ans des infirmières ontariennes est de 85% et celui des infirmières auxiliaires québécoises est de 78 pour cent», relève l'Ordre dans son communiqué.