Rosa Shields n'aurait pas manqué l'événement pour tout l'or du monde. «Une greffe, c'est un cadeau inestimable. Ça n'a pas de prix», dit-elle avec un large sourire.

Depuis 16 ans, elle vit grâce à une greffe du rein et du foie. Et elle participera pour la cinquième fois cette année aux Jeux canadiens des greffés, notamment dans les épreuves de marche.

«J'ai été sous dialyse durant deux ans et demi après une première transplantation qui n'a pas fonctionné, explique Mme Shields, âgée de 60 ans. Dans mon cas, l'attente a été encore plus longue parce qu'il fallait trouver un seul donneur pour les deux organes. Le rein et le foie ont été transplantés au cours de la même intervention.»

Une dizaine de receveurs d'organes ou de tissus et elle se sont réunis sur le terrain de l'hôpital Royal Victoria du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) hier pour assister à la plantation d'un «arbre de vie». On a aussi dévoilé une plaque qui rend hommage aux donneurs d'organes ou de tissus, qu'ils soient vivants ou morts.

Le Dr Arthur Porter, président-directeur général du CUSM, a rappelé que la première transplantation de rein du Commonwealth a été réalisée en 1958 à l'hôpital Royal Victoria, en 1958.

«C'est un geste symbolique, mais aussi prometteur, a dit Dr Porter. Encore aujourd'hui, des transplantations sont pratiquées au Royal Victoria.»

L'an dernier, 431 personnes ont bénéficié du don posthume de 138 donneurs, selon les dernières données de Québec Transplant. Toujours selon ces données, 1202 personnes étaient en attente d'une transplantation l'an dernier, une augmentation de 3,6% par rapport à 2008. Plus de 75% d'entre elles étaient en attente d'un rein.

Le Dr Prosanto Chaudhury, professeur de chirurgie au CUSM, a souligné que c'est au Québec que le taux de dons d'organes de personnes décédées est le plus élevé au pays. Il correspond toutefois à seulement les deux tiers de celui des États-Unis et à la moitié de celui de l'Espagne, a-t-il ajouté.

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Le don d'organes au Québec

 Au Québec, plus de 1200 personnes attendent un don d'organe. Et plus de 1000 attendent un don de cornée. Un sondage réalisé en 2008 par la firme Léger&Léger a déjà révélé que 90% des Québécois sont en faveur du don d'organe, mais que seulement 55% d'entre eux ont pris des mesures concrètes pour faire don de leurs organes et de leurs tissus.