L'Hôpital général juif, dont l'urgence est l'une des plus achalandées au Québec, recevra un peu de répit. Québec vient en effet d'annoncer le premier de quatre investissements pour agrandir cet hôpital montréalais.

Le plan d'agrandissement de ce qui s'appellera le Pavillon K coûtera ultimement 300 millions $; les travaux s'échelonneront sur plusieurs années.

Pour la première phase de 119,8 millions $, le gouvernement du Québec versera 93,9 millions $ et la Fondation de l'hôpital 25,9 millions $, cette dernière somme devant servir au stationnement souterrain.

La première phase consistera à construire certaines infrastructures immobilières et à moderniser l'urgence. Celle-ci gardera 53 civières comme maintenant, mais elles seront mieux aménagées, dans une salle moins exiguë et avec des chambres individuelles.

L'urgence de l'Hôpital général juif, conçue pour recevoir 38 000 patients par an, en accueille 70 000, a noté son directeur général, le docteur Harley Stern. L'hôpital a été fondé en 1934.

Les premiers travaux doivent débuter à la fin de l'automne.

Dans les autres phases, la plupart des chambres à trois et quatre lits seront transformées en chambres individuelles, une façon connue de lutter contre la transmission des infections nosocomiales.

A la fin des travaux, le nouveau pavillon des soins critiques abritera l'urgence, les blocs opératoires, l'hôpital de jour, les soins intensifs, l'unité coronarienne, une unité de soins en cardiologie, un centre de naissances et une unité de néonatologie.

Fait à noter, le projet d'agrandissement sera réalisé selon un mode de gérance à l'interne. C'est dire que c'est l'hôpital lui-même qui agira comme une sorte d'entrepreneur général, octroyant lui-même les sous-contrats à plusieurs entrepreneurs.

«C'est eux qui vont octroyer les contrats et vont gérer, un peu comme quand on gère notre propre maison et qu'on décide par secteur, d'aller en appel d'offres selon le secteur. Donc, c'est l'hôpital qui va gérer son propre projet», a expliqué le ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc.

«Il a été déterminé, dans le cas présent, que cette formule minimisera les risques, en plus d'offrir le meilleur coût», a-t-il justifié.

Le ministre de la Santé et les dirigeants de l'hôpital ont présenté ce projet comme le début d'une nouvelle ère, d'une nouvelle façon de concevoir les soins. «L'objectif, c'est de faire en sorte qu'on ne construit pas juste un nouvel hôpital, on construit un nouveau système de santé, pour offrir l'excellence des soins au niveau des patients», a déclaré le ministre Bolduc.