L'hôpital du Sacré-Coeur de Montréal a dévoilé hier son tout nouveau laboratoire de simulation clinique. Aménagé dans une ancienne salle de réanimation, le laboratoire propose aux étudiants comme au personnel de l'hôpital de mettre à jour leurs connaissances et leurs réflexes.

La salle ressemble à n'importe quelle salle de réanimation, à quelques détails près: ce ne sont pas de vrais patients qui s'y font soigner, mais des mannequins ultraperfectionnés. Au plafond, micro et caméras captent l'intervention de l'équipe médicale. Le but: établir un diagnostic plus rapidement et exposer aussi les praticiens à divers cas de figure.

 

«Dans le stage d'échographie, on voit de vrais patients et, donc, on ne va pas toujours reconnaître les choses plus rares», a expliqué le Dr Marc Giasson, directeur de l'enseignement à l'hôpital du Sacré-Coeur de Montréal, au cours d'une démonstration pour les médias.

Ainsi, les participants aux simulations doivent réagir à un scénario établi à l'avance. En l'occurrence, le «patient» venait de tomber dans les escaliers: il avait une hémorragie cérébrale et saignait à la tête, et il ne fallait pas bouger son cou.

Face à ce cas critique, il faut agir très vite. L'intervention simulée a duré moins de 10 minutes. «Dans la vraie vie, c'est comme ça. Tu ne peux pas être en train de penser, il faut que les gens travaillent en équipe et tout doit être bien préparé.»

Mannequin de pointe

Le laboratoire de simulation a nécessité un investissement de 360 000$, selon M. Giasson. Le mannequin est un modèle de pointe équipé de capteurs capables d'enregistrer toutes les interventions qu'il subit et de réagir aux manoeuvres. Le directeur de scénario évite toutefois de faire «mourir» le mannequin.

«On a toujours peur de ça, mais je pense que les directeurs de scénario sont attentifs à ce que ce soit un apprentissage. Le but est de s'assurer que les réflexes sont les bons. On n'est pas obligés de taper fort pour réaliser qu'on peut changer certaines choses, dit M. Giasson. L'important c'est l'encadrement, et là, il commence avant de voir le patient.»

Projet plus large

Le nouveau laboratoire élargit aussi la collaboration entre l'hôpital du Sacré-Coeur et l'Université de Montréal. Ce laboratoire n'est toutefois que la première phase d'un projet plus large, qui prendra son essor dans le futur Centre intégré de trauma de l'hôpital, qui doit ouvrir en 2012. «C'est aussi notre laboratoire pour apprendre à faire un laboratoire: on va apprendre à enseigner en simulation. Il y a encore peu de gens formés en pédagogie de simulation», dit M. Giasson.

Très répandues dans le domaine de l'aviation, les technologies de simulation gagnent en popularité dans le secteur médical. Il y a 15 ans, on comptait une dizaine de centres de simulation médicale dans le monde. Aujourd'hui, ils sont plus de 1400, explique CAE, la firme qui a mis au point le logiciel de simulation.