Les infirmières ont levé leur campement, vendredi matin, devant l'Assemblée nationale en criant victoire, mais le gouvernement est venu tempérer leur enthousiasme plus tard en journée.

Après plus de 70 heures de siège, elles s'attendaient à entamer un blitz de négociations imminent avec le gouvernement. Une porte-parole du Conseil du Trésor n'a toutefois pas confirmé la tenue d'un blitz.

La présidente de leur syndicat, Régine Laurent, a jugé qu'une entente était «possible» et elle s'est montrée même «optimiste», si la volonté de régler est là.

Son organisation, la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), était la seule du Front commun des employés de l'Etat à n'avoir enregistré aucune avancée dans les négociations.

Or jeudi, le ministre de la Santé, Yves Bolduc, avait affirmé qu'il fallait entreprendre un blitz de négociations avec les infirmières. Le gouvernement venait alors de conclure au terme d'un blitz une entente de principe en santé avec les syndiqués de la CSN, qui représentent 40% des effectifs dans ce milieu.

Devant quelques dizaines de membres galvanisés, Mme Laurent a confirmé vendredi matin que les modalités du blitz devaient être fixées dans les prochaines heures et une rencontre devait avoir lieu assez «rapidement».

«C'est quelque chose d'historique, ce que les professionnels en soins ont encore fait, a-t-elle lancé à ses troupes. Ils ont démontré, avec leur imagination, comment ils peuvent faire de la mobilisation et faire de la désobéissance civile. On a pu faire passer notre message et aussi tenir les nuits à Québec.»

Selon elle, il n'y a que «30 minutes» qui séparent le gouvernement des infirmières. En fait, le syndicat a proposé divers scénarios de réorganisation du travail; mais il demande essentiellement au gouvernement de payer les infirmières une demi-heure de plus par jour, ce qui correspond au temps qu'elles prennent pour faire le relais des équipes de quart. Le coût de cette mesure serait de 100 millions $ par année, selon les calculs de la FIQ.

«C'est très très très conforme au cadre financier de Mme Gagnon-Tremblay (la présidente du Conseil du Trésor), a commenté Mme Laurent. On a vraiment écouté le gouvernement qui voulait avoir plusieurs modèles. Maintenant, c'est à lui. Avec 30 minute par jour, je pense qu'on peut arriver rapidement à une entente.»

Mme Laurent veut toutefois des mesures maintenant et refuse que la question soit relayée en comité, pour arrêter l'hémorragie des effectifs en faveur des agences privées.

Plus tard en après-midi, la porte-parole de Mme Gagnon-Tremblay, Geneviève Villemure-Denis, n'a pas voulu confirmer l'amorce d'un blitz. Elle a déclaré que des discussion étaient en cours et qu'une rencontre aura lieu dimanche. Elle a aussi indiqué que les pourparlers doivent se dérouler sur une même base.