Pour la deuxième année consécutive, la pénurie de pharmaciens dans les hôpitaux du Québec s'élève à 20%. Il manque aujourd'hui 235 pharmaciens pour répondre à la demande, estime l'Association des pharmaciens d'établissements de santé du Québec (APES).

Selon le président de l'APES, Charles Fortier, la profession fait face à un grave problème. «Les pharmaciens d'établissement ne gagnent pas assez cher, précise-t-il. On a de la difficulté à attirer les jeunes.»

 

Alors qu'un pharmacien titulaire d'un baccalauréat gagne environ 85 000$ par année en début de carrière dans le secteur privé, un pharmacien d'établissement, qui doit posséder une maîtrise, ne gagne que 64 000$. «Les jeunes se disent: pourquoi étudier plus pour gagner moins et traiter des cas plus complexes?» illustre M. Fortier.

Avec le vieillissement de la population, la présence de pharmaciens dans les hôpitaux sera plus nécessaire que jamais selon M. Fortier. «Les personnes âgées arrivent aux urgences avec leur sac brun rempli de médicaments, ajoute-t-il. On doit être là pour faire le tri et savoir si ces médicaments ne sont pas à l'origine même de la visite!»

Pendant ce temps, dans les hôpitaux, le recours aux heures supplémentaires explose. «Ça représente 6,45% de notre masse salariale. C'est énorme», dit M. Fortier. Le recours à des pharmaciens suppléants a aussi explosé de plus de 20% cette année. «Dans ces conditions, plusieurs s'épuisent et se tournent vers le privé», constate M. Fortier.

Sans convention collective depuis le mois de mars, l'APES ne fait pas partie du front commun. «Mais les négociations ont commencé», affirme M. Fortier.