Le Québec est la province où les taux d'incidence et de mortalité liés au cancer sont les plus élevés au Canada, selon la Coalition Priorité cancer, qui réclame la mise sur pied d'un registre national.

La Coalition Priorité cancer a réagi hier aux nouvelles statistiques dévoilées mercredi par la Société canadienne du cancer (SCC). On y apprend que, en général, les taux d'incidence et de mortalité sont plus élevés au Québec et dans les provinces de l'Atlantique. La SCC prévoit que 45 200 nouveaux cas de cancer seront diagnostiqués au Québec en 2010.

 

Mais selon la Coalition, qui regroupe des organismes en faveur d'une meilleure coordination de la lutte contre le cancer, Québec devra faire face à environ 50 000 cas, soit 10% de plus que les projections dévoilées mercredi. Les taux de cancer de la prostate et de la vessie ainsi que ceux des mélanomes et des lymphomes sont notamment sous-estimés.

«Au Québec, le fichier des tumeurs recense uniquement les cancers traités en centre hospitalier, a expliqué hier la porte-parole Nathalie Rodrigue. Ce qui se fait en clinique n'est pas recensé.»

«Le Québec se retrouve maintenant au dernier rang des provinces canadiennes et parmi les pires des nations industrialisées», a déploré le Dr Pierre Audet-Lapointe, également porte-parole de la Coalition Priorité cancer. Plusieurs facteurs expliquent cette réalité, dont le haut taux de tabagisme et les retards en matière de dépistage et de traitement.

Pour améliorer le bilan, la Coalition Priorité cancer réclame la création d'un registre national où l'on consignerait tous les cas de cancer. Le Québec est la seule province à ne pas en avoir, selon l'organisme.

«Un registre permettrait aux décideurs et aux professionnels de mieux répartir les ressources, de fixer des cibles de prévention, d'évaluer quels types de pratique professionnelle sont les plus efficaces et de faire la promotion du dépistage auprès des groupes ciblés», a expliqué Nathalie Rodrigue.

Le ministère de la Santé s'est engagé à mettre en place un tel registre d'ici à la fin de 2010, a confirmé hier Karine Rivard, attachée de presse du ministre Yves Bolduc. La Coalition, qui demande le registre depuis 2001, doute fortement que cette échéance soit respectée.