Des regroupements de médecins préparent une fronde contre le projet du gouvernement d'imposer aux patients une franchise en santé, sorte de «ticket modérateur», afin de financer le réseau de santé. La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) doit faire connaître, demain, la façon dont elle entend intervenir auprès du ministre Bolduc afin que la province ne se retrouve pas avec un système à deux vitesses, impossible à gérer.

La Fédération, de même que l'Association des médecins du Québec, ont déjà émis de sérieuses réserves sur la mise en place d'un système d'utilisateur-payeur, notamment en raison de la complexité de son administration. Mais surtout parce que la franchise pourrait faire en sorte que des patients plus pauvres choisissent de ne pas se faire soigner plutôt que de payer pour une visite à l'hôpital ou dans une clinique médicale.

 

Depuis le dépôt du budget du ministre Bachand, les regroupements de médecins se sont prononcés individuellement sur le projet de franchise, en émettant des mises en garde, mais jamais de façon concertée. Ni pour exprimer des intentions claires. Encore pressé de questions, samedi, le ministre de la Santé, Dr Yves Bolduc, a expliqué qu'il voulait mettre en place un système où il y aurait une contribution des patients «selon leur consommation, mais que ce serait raisonnable».

Selon les informations obtenues, les infirmières représentées par la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) ne prendront pas part aux revendications, du moins cette fois. Du côté de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), le Dr Gaetan Barrette, a déjà dit qu'une contribution en santé ou une franchise ne seraient pas suffisantes pour concilier l'objectif de rationnement du gouvernement à hauteur de 3,7% avec la croissance naturelle des besoins en santé. Et qu'il faut trouver du financement supplémentaire.