Le président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), Dr Gaétan Barrette, demande plus de gouvernance en cancérologie. Selon lui, s'il y a un reproche global à faire au gouvernement en la matière, c'est que les spécialistes ne sont pas consultés.

«Dans un contexte où le dernier budget provincial limite la croissance, soutient le Dr Barrette, Québec n'a pas annoncé une meilleure coordination, à ce que je sache. Même si le traitement du cancer passe en premier partout, on doit améliorer la capacité et l'organisation des traitements. Présentement, dois-je le rappeler, certains blocs opératoires ne fonctionnent qu'à 10 ou 15% de leur capacité. Et ce n'est qu'un exemple.»Que ce soit pour établir les protocoles de traitement ou choisir tel ou tel centre spécialisé, le dirigeant de la FMSQ estime que les spécialistes ont leur mot à dire à tous les niveaux. Même pour déterminer le nombre d'infirmières spécialisées nécessaires à une équipe d'oncologues pour suffire aux soins. Une grande part des demandes du Dr Barrette, qui ont été déposées la semaine dernière au bureau du ministre de la Santé, concernent aussi les médicaments.

Accès aux médicaments

Au chapitre de l'accès aux médicaments pour traiter le cancer, l'hématologiste et oncologue médical de l'Hôpital Notre-Dame (CHUM), le Dr Normand Blais, a expliqué que les oncologues étaient frustrés par les difficultés d'obtention de certains médicaments.

«Pour le cancer du poumon, par exemple, un type de médicaments n'est toujours pas inscrit à la Régie de l'assurance maladie du Québec. Je suis donc obligé de dire à mes patients que même s'ils ont l'argent ou sont assurés au privé, ils n'auront pas accès au traitement au Québec. C'est le processus bureaucratique qui est responsable et nous sommes obligés d'être un bon avocat pour les patients.»