L'interdiction de fumer dans les restaurants de Toronto semble rapporter d'intéressants bénéfices en matière de santé publique, selon une étude du Journal de l'Association médicale canadienne.

Le taux d'hospitalisations reliées aux crises cardiaques et aux maladies coronariennes et respiratoires a chuté radicalement après l'entrée en vigueur du règlement municipal à cet effet, conclut l'étude.

Entre janvier 1996 et mars 2006, une période qui a chevauché l'application de la réglementation municipale, en juin 2001, on a constaté des baisses de 17,4 pour cent des taux d'hospitalisations reliées aux crises cardiaques, de 39 pour cent des admissions pour des problèmes coronariens, et de 33 pour cent des admissions pour des maladies respiratoires telles l'asthme, l'emphysème et la pneumonie.

Dans le cadre de cette étude, les chercheurs ont comparé les taux d'hospitalisations à Toronto à ceux de deux autres régions de l'Ontario où un tel règlement n'existait pas. L'étude n'a toutefois pas exposé de citoyens à de la fumée secondaire.

Selon la docteure Alisa Naiman, qui a dirigé l'étude, les résultats correspondent aux croyances selon lesquelles la fumée secondaire a des répercussions négatives sur la santé, et justifient les efforts consacrés pour en réduire l'exposition.

Mais ces statistiques n'ont pas généré que des réactions unanimes. Pendant qu'un éminent spécialiste torontois de la recherche sur le tabac croit que les résultats rejoignent ceux notés ailleurs, un épidémiologiste pense que les chiffres avancés sont «irréalistes».

Le docteur Samy Suissa, directeur du programme d'épidémiologie clinique à l'Hôpital général juif de Montréal, approuve l'interdiction de fumer dans les restaurants et ne rejette nullement les prétentions à l'effet que la cigarette et la fumée secondaire sont néfastes.

Toutefois, le docteur Suissa a de la difficulté à croire qu'un règlement empêchant de fumer pouvait éliminer 40 pour cent des incidents cardiovasculaires nécessitant des hospitalisations.

Il doute également que l'interdiction de fumer dans les restaurants puisse mener à une chute de 17 pour cent des crises cardiaques au sein d'une population, alors que les meilleurs médicaments disponibles sur le marché génèrent des baisses variant de huit à 12 pour cent.