Le dernier rebondissement dans la saga des mégahôpitaux de Montréal comporte au moins une bonne nouvelle. Québec a fixé une date pour trancher sur le centre de recherche du CHUM.
Pour la présidente de l'Association québécoise des établissements de santé, Mme Lise Denis, en précisant qu'il prendrait sa décision dans 60 jours, le gouvernement a tracé une ligne importante. «Dans ces dossiers-là, il faut qu'il y ait une décision qui aboutisse pour garder le monde mobilisé», a-t-elle résumé. «Tant qu'on ne se décide pas, on accumule des coûts supplémentaires», a-t-elle déploré.
Pour elle, un geste de Québec pour le centre de recherche de l'hôpital francophone est crucial. «On a besoin d'un signal, il faut que cette phase 1 soit amorcée», a insisté Mme Denis.
La veille, Québec avait annoncé qu'il imposait un dernier sprint aux quatre groupes en lice pour la réalisation du CUSM, l'hôpital universitaire anglophone, et du centre de recherche du CHUM. Les consortiums dont les soumissions dépassent tous les budgets de Québec doivent revenir d'ici le 13 mars avec des chiffres se rapprochant le plus possible des prévisions de Québec.
SNC-Lavalin, qui avait déjà été choisie officiellement par le CUSM, était estomaquée par la décision de mercredi. Des sources fiables indiquent que les ministres Yves Bolduc et Monique Gagnon-Tremblay étaient d'accord pour aller de l'avant avec la recommandation du conseil du CUSM, mais le reste du conseil des ministres a fait valoir que Québec s'exposait à des poursuites du groupe concurrent.
«Initialement, c'était le choix des partenaires qui était en cause, là on demande aux deux consortiums (pour chacun des projets) de faire leurs devoirs», a indiqué Mme Denis.
Devant la décision de Québec, la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN a rappelé son opposition au projet construit en partenariat public-privé.
«Le gouvernement doit cesser de faire du surplace et annoncer immédiatement un retour au mode de construction conventionnel», a dit Francine Lévesque de la FSSS-CSN.