La prévalence du diabète au Canada sera tellement importante au cours de la prochaine décennie que ses conséquences économiques sont comparées à un «tsunami» selon ce qui est écrit dans un récent rapport de l'Association canadienne du diabète.

Dans le document intitulé «Un tsunami économique: le coût du diabète au Canada» publié lundi, l'Association indique soutient que le fardeau économique du diabète au pays devrait se chiffrer à quelque 12,2 milliards $ l'an prochain, soit 5,9 milliards $ de plus qu'en 2000.

D'ici 2020, les coûts associés à cette maladie devraient s'accroître encore de 4,7 milliards $, pour un total de près de 17 milliards $.

«Environ les deux tiers des coûts liés au diabète sont des coûts directs pour le système de santé et un tiers sont des coûts indirects, comme l'absentéisme et la mort prématurée, a dit Marc Aras, le directeur des communications de Diabète Québec. On parle d'environ 2 milliards $ en coûts directs au Québec et 1 milliard $ en coûts indirects.»

A l'échelle canadienne, cela correspond à environ huit ou neuf milliards de dollars en coûts directs, sur un total de 12 milliards $.

Diabète Québec est un organisme distinct de l'Association canadienne du Québec, même si les deux collaborent étroitement.

En 2010, le nombre de Canadiens ayant reçu un diagnostic de diabète aura presque doublé par rapport à 2000, pour s'établir à 2,5 millions de personnes, et à plus de 3 millions de personnes lorsque les cas non diagnostiqués sont pris en compte.

Au cours de la prochaine décennie, selon le rapport de l'Association canadienne du diabète, 1,2 million de Canadiens supplémentaires recevront un diagnostic de diabète. Au Québec seulement, 200 000 personnes seraient diabétiques sans le savoir.

Compte tenu de ces augmentations, la portion de la population totale qui vit avec le diabète passera de 4,2 pour cent en 2000 à 7,3 pour cent en 2010 et à 9,9 pour cent avant 2020.

Aujourd'hui, près d'un Canadien sur quatre vit avec le diabète ou le prédiabète, rappelle l'Association, soulignant que, chaque heure, plus de 20 personnes reçoivent un diagnostic de diabète.

Selon Ellen Malcolmson, présidente-directrice générale de l'Association canadienne du diabète, ces prévisions provoquent un rappel brutal de la nécessité d'agir pour réduire le fardeau du diabète au Canada tout en améliorant la santé des personnes qui vivent avec cette maladie irréversible.

Le rapport de l'organisme est présenté comme un nouvel outil permettant d'abord d'évaluer les coûts passés, actuels et futurs associés au diabète, pour ensuite mieux lutter contre la maladie. Le nouveau modèle mis de l'avant par l'Association vise donc à permettre de prévoir les coûts, l'incidence et la prévalence du diabète, mais également de connaître les comorbidités fréquentes chez les personnes qui en souffrent.

Il préconise aussi, entre autres, d'évaluer les avantages financiers des initiatives destinées à ralentir la progression ou à prévenir l'apparition du diabète de type 2 et à réduire l'apparition et la gravité des complications chez les diabétiques.

«La tendance est là, aussi bien au Canada qu'aux Etats-Unis qu'en Europe, a dit Marc Aras. On voit ce problème de santé monter en flèche, et bien évidemment ça va avoir des conséquences énormes. Il faut une meilleure stratégie, notamment en ce qui touche la prévention.»

Le rapport recommande par ailleurs le renouvellement, la réorientation et l'amélioration de la «Stratégie canadienne sur le diabète» et de l'«Initiative sur le diabète chez les Autochtones», l'amélioration de la stratégie fiscale visant à aider les personnes qui vivent avec le diabète à assumer les frais liés à leur maladie et l'investissement dans la recherche menée par des chercheurs de haut calibre.