Les femmes enceintes reçoivent des messages confus de la part des autorités de la santé fédérales et provinciales concernant ce qu'elles devraient faire pour se protéger contre le virus H1N1.

La confusion est apparue vendredi, lorsque les autorités ont révélé que le vaccin destiné aux femmes enceintes pour contrer le virus H1N1 ne sera pas disponible lorsque celui contre la grippe régulière le sera au début novembre.

Les autorités de la santé fédérales suggèrent maintenant aux femmes enceintes de se faire administrer le premier vaccin avec adjuvant disponible si elles ont peur d'être infectés par le virus de la grippe A(H1N1).

«Si vous êtes au milieu d'une pandémie et que vous devenez malade, les risques pour vous et votre foetus sont très grands et le vaccin peut vous protéger contre cela», a indiqué le chef de l'Agence de la santé publique du Canada, le docteur David Butler-Jones.

«Au final, si vous êtes au milieu d'une pandémie, peu importe quel vaccin est disponible, je le prendrais pour me protéger moi-même et pour protéger mon foetus», a ajouté M. Butler-Jones.

Mais la directrice de la santé publique de l'Ontario, la docteur Arlene King, a soutenu que les femmes enceintes devraient attendre et plutôt prendre le vaccin qui ne contient pas d'adjuvant -un additif qui multiplie les impacts du vaccin-, compte tenu des préoccupations entourant sa sécurité.

«Nous recommandons que les femmes enceintes reçoivent le vaccin sans adjuvant et nous nous attendons qu'il sera disponible autour de la semaine du 7 novembre, et c'est ce que nous a dit le gouvernement fédéral», a soutenu Mme Arlene King, avant d'ajouter qu'«elles devraient attendre».

Elle a également dit que la province attendait toujours qu'Ottawa autorise l'utilisation des deux vaccins afin d'obtenir davantage de précisions au sujet des femmes enceintes. Ces approbations pourraient comprendre des «permissions» pour que les femmes enceintes puissent prendre le vaccin avec adjuvant, dépendemment de ce que la femme veut faire et si sa communauté a été durement touchée par la grippe A(H1N1).

«C'est vraiment d'équilibrer les risques et les bénéfices», a expliqué Mme King. L'organisation mondiale de la santé (OMS) recommande, quant à elle, le vaccin sans adjuvant contre le virus H1N1 pour les femmes enceintes.

La sous-ministre adjoint de l'Agence de la santé publique du Canada, la docteure Danielle Grondin, a dit que les femmes enceintes devraient se préparer à rouler leurs manches et à se faire administrer le premier vaccin disponible.

Elle précise que les risques pour une femme enceinte de tomber gravement malade du virus H1N1 et voire même d'en mourir sont beaucoup plus élevés. Selon elle, cela veut dire que les risques de ne pas être immunisé sont encore plus importants. «L'adjuvant est sûr. Je le prendrais si j'étais inquiète», a-t-elle conclu.