Une réunion au sommet se tiendra d'ici peu sur le dossier brûlant des places en CHLSD dans la région de Montréal. Elle rassemblera les ministres Marguerite Blais, responsable des Aînés, et Lise Thériault, responsable du dossier des Services sociaux. Le président de l'Agence de santé de Montréal, David Levine, sera aussi convoqué pour répondre aux questions des deux ministres.

Les deux ministres refusent de se dire inquiètes quant à la réforme mise en place par l'Agence, qui éliminera d'ici trois ans près de 800 lits de longue durée dans les hôpitaux montréalais. L'impact sera inévitable sur le réseau des CHSLD, où près de 1500 personnes sont en attente d'une place. Or, ces établissements devront désormais réserver une partie de leurs lits à la clientèle qui se retrouvait autrefois à l'hôpital, sous forme de lits de transition ou d'évaluation.

 

«Il n'est pas question de surseoir à ce plan. Ça va être déployé sur trois ans, et ça va se faire d'une façon correcte. C'est faux de prétendre qu'on va laisser des gens à la rue», dit Lise Thériault. Un hôpital est loin d'être l'endroit idéal où passer des mois, souligne Marguerite Blais. «On a fait une consultation et les aînés veulent vivre chez eux. Personne ne veut vivre à l'hôpital.»

Mme Blais émet toutefois certaines réserves. «Des personnes ballottées d'un endroit à l'autre, je n'en veux pas. Personne ne souhaite que nos aînés soient ballotés. Je veux m'assurer que les conditions de vie des aînés sont adéquates.»

«On va s'assurer, avec M. Levine, que les places planifiées répondent aux besoins de Montréal. Ce sont des questions normales à poser. On veut s'assurer que tout se déroule dans les règles de l'art», dit Lise Thériault.

Mais ces 800 lits fermés n'auront-ils pas un impact important sur la liste d'attente en CHSLD, déjà imposante? Les CHSLD doivent rester le dernier recours en matière d'hébergement, répond Marguerite Blais «Il faut placer les gens aux bons endroits.» De son côté, Lise Thériault fait observer que la majorité des aînés en transition dans un CHSLD choisissent finalement de rester à cet endroit.

De plus, ajoute-t-elle, l'Agence de Montréal s'engage à créer près de 500 places dans des ressources intermédiaires d'hébergement. «Souvent, les gens ignorent l'existence de ces petites résidences, près de chez eux, où le climat est beaucoup plus familial.»

Lundi, la députée de Crémazie, Lisette Lapointe, ainsi que son collègue de Marie-Victorin, Bernard Drainville, ont employé des mots très durs pour qualifier la réforme mise de l'avant par l'Agence de santé de Montréal. Ils ont jugé «sauvage» et «inhumaine» la façon dont sont traités les aînés montréalais. La Fédération de la santé et des services sociaux s'est également montrée très critique à l'égard de cette fermeture massive de lits.