La promesse canadienne de doubler son investissement en matière de sécurité alimentaire à 600 millions $ sur trois ans a été saluée par les groupes de lutte contre la pauvreté mais elle représente, selon eux, une goutte dans un océan de besoins à l'échelle mondiale.

Mais la promesse canadienne a été relativement bien reçue, jeudi, lors du sommet des huit pays les plus industrialisés (G-8) qui se déroule en Italie, contrairement à l'annonce globale de ces pays de «mobiliser» environ 15 milliards $ US pour la cause.

Le représentant de l'organisme canadien «Abolissons la pauvreté», Dennis Howlett, a fait remarquer que les leaders ont été prompts à verser environ 20 000 milliards $ pour venir en aide aux banques et aux constructeurs automobiles. «L'on s'attend à ce que les pauvres vivent de promesses passées», a ajouté M. Howlett.

Les groupes d'aide affirment qu'ils ne voient pas une réelle hausse des sommes allouées pour venir en aide aux pauvres, qui sont de plus en plus nombreux en raison des problèmes causés par les changements climatiques - comme la sécheresse - ainsi que la récession.

Le premier ministre Stephen Harper a soutenu, dans un communiqué transmis jeudi, que le Canada jouera un rôle clé dans l'effort financier international pour résoudre la crise alimentaire mondiale.

Le premier ministre a précisé que le Canada fera plus que doubler son investissement en matière de sécurité alimentaire et augmentera ses fonds de 600 millions $ sur trois ans, portant ainsi la somme à 1,18 milliard $.

Au total, les membres du G-8 se sont engagés à verser au moins 17,4 milliards $ sur trois ans. Le nouveau financement servira à la programmation bilatérale et à des initiatives multilatérales.

Le premier ministre Harper explique avoir observé - tant avant que pendant la récession mondiale actuelle - un phénomène de rareté et d'instabilité des prix qui a heurté profondément les populations vulnérables.

M. Harper insiste également sur la nécessité d'ouvrir les marchés et d'accroître le commerce pour veiller à ce que la nourriture et les autres produits de base soient accessibles et abordables.

Le directeur exécutif d'Oxfam Canada, Robert Fox, estime que les chiffres du gouvernement canadien démontrent que l'annonce faite jeudi équivaut à une augmentation d'environ 10 pour cent à la contribution de 2008-09.

«Effectivement, elle est la bienvenue, mais elle est modeste par rapport aux besoins à l'échelle mondiale», a-t-il dit.

Mais compte tenu qu'Ottawa a fait de la sécurité alimentaire l'une de ses priorités, «je me serais attendu à une hausse plus importante», a ajouté M. Fox.