Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a revu à la hausse le nombre de nouvelles analyses qui devront être effectuées sur des tests de pathologie liés au traitement de patientes atteintes du cancer du sein.

M. Bolduc a déclaré jeudi que les résultats de 2730 tests, réalisés entre avril 2008 et juin 2009, seront réexaminés d'ici la fin de l'année, alors que ce chiffre avait d'abord été estimé à au moins 2100, il y a un mois.

Lors d'une conférence de presse, le ministre a affirmé que cette augmentation provenait de l'ajout de 630 tests effectués dans trois hôpitaux montréalais, dont principalement du Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM).

En tout, 42 laboratoires québécois effectuent ce type de test, qui permet aux médecins de déterminer quel traitement doit être administré aux femmes atteintes d'un cancer du sein.

Toutefois, 24 de ces laboratoires ne soumettaient pas leurs résultats à un processus de contrôle de qualité externe.

À la suite de la diffusion des conclusions d'une étude évoquant la possibilité de résultats erronés, le ministre de la Santé avait décidé, en juin, d'entreprendre une opération de validation des procédures.

M. Bolduc a affirmé jeudi que même si des contrôles de qualité externes ont validé les résultats obtenus par le CHUM, il avait décidé, par mesure de précaution, d'inclure leurs tests, ainsi que quelques autres des hôpitaux Maisonneuve-Rosemont et Sacré-Coeur.

«Leur démarche n'était pas suffisante et on a décidé de les rajouter, a-t-il dit. Ce qui ne voulait pas dire qu'il n'y avait pas de contrôle, mais on n'avait pas le bulletin, l'évaluation finale, et on veut être certains qu'il n'y ait pas de chances qui soient prises.»

M. Bolduc n'a pas exclu la possibilité que le nombre de tests à refaire augmente encore, dans l'éventualité où il faudrait ajouter d'autres hôpitaux.

«C'est possible qu'en cours de route, après vérification, il y ait un établissement qu'on peut décider d'inclure, a-t-il dit. Mais on est très minutieux et on va aller jusqu'au bout de la démarche en tant que telle. Mais c'est une démarche qui est complexe, parce que comme vous avez vu depuis le début, c'est une pathologie qui est complexe également.»

Malgré tout, M. Bolduc a exprimé sa confiance envers la validité des résultats obtenus par les laboratoires québécois et il a tenu à rassurer les 2730 femmes dont les prélèvements seront analysés par des laboratoires externes.

Ces patientes n'auront d'ailleurs pas à se soumettre à une nouvelle biopsie puisqu'en vertu des procédures habituelles, leurs échantillons avaient été conservés.

«On peut rassurer les gens que le contrôle interne était d'excellente qualité, mais qu'on va valider par le contrôle externe, a-t-il dit. Et aucune femme n'aura besoin de nouveaux prélèvements. Les tests sont refaits sur les prélèvements qui existaient déjà.»

Selon M. Bolduc, même si l'opération démontre que des femmes devront recevoir un traitement qui n'avait pas été retenu à cause de résultats erronés, le retard n'aura pas de conséquence sur leur état.

«Les experts ont dit que pour les femmes traitées au cours des six prochains mois, ce sera la même chose que si elles avaient commencé le traitement il y a un an», a-t-il dit.

M. Bolduc s'attend à ce que l'opération de validation des tests démontre un résultat différent dans 10 pour cent des 2730 cas, ce qu'il juge conforme aux normes en vigueur.

Des laboratoires à l'extérieur du Québec seront mandatés pour effectuer les vérifications et le ministre n'a pas été en mesure d'estimer le coût de l'opération.

«C'est un montant qui ne cause pour nous aucun problème, a-t-il dit. Parce que ce qui doit être fait va être fait.»

 

>>> Cyberpresse est à la recherche de témoignages de Québécoises souffrant d'un cancer du sein visées par l'annonce du ministère de la Santé de ce matin. Si vous êtes parmi les femmes qui ont été testées une première fois entre le 1er avril 2008 et le 1er juin 2009 et que vous attendez de savoir si vos échantillons feront l'objet de nouvelles analyses sur des tests de pathologie liés au traitement du cancer du sein, contacteznotre journaliste Caroline Touzin par courriel. Merci. <<<