Pour aider les départements de néonatalogie de Montréal qui débordent constamment, l'Agence de la santé et des services sociaux (ASSS) de Montréal planche sur la création d'un guichet unique qui affichera la disponibilité des lits en temps réel, a appris La Presse.

Le problème de débordement des unités de néonatalogie n'est pas nouveau au Québec. «Ça dure depuis maintenant six ans», affirme la chef du département de néonatalogie de l'Hôpital de Montréal pour enfants, la Dre Thérèse Perreault.

 

Au début du mois de juin, le département de néonatalogie du Centre hospitalier universitaire (CHU) Sainte-Justine était si débordé qu'il a dû fermer temporairement ses portes aux transferts extérieurs. Les autres hôpitaux de la métropole, eux aussi débordés, ont dû absorber le surplus de patients.

Mais selon ce qu'a appris La Presse, l'ASSS de Montréal veut régler le problème. «Nous allons mettre sur pied un lieu unique de coordination, un registre en temps réel», a déclaré le président de l'Agence, David Levine.

Un site informatisé de néonatalogie existe déjà à Montréal. Mais le nombre de places disponibles dans chaque établissement n'est modifié que trois fois par jour soit à 9h, 14h et 21h.

Partout ailleurs au Canada

La Dre Perreault reconnaît que le système actuel n'est pas parfait. «Vers 17h chaque jour, les différents chefs de département s'appellent pour faire le point avant le début de la soirée. On utilise le bon vieux téléphone pour se donner des statistiques sur notre nombre de lits, mais aussi des détails qualitatifs», dit-elle.

La Dre Perreault s'étonne du fait que l'ASSS de Montréal planche sur la création d'un guichet en temps réel. «Je ne savais pas qu'il y avait consensus là-dessus...» dit-elle. La Dre Perreault explique que d'autres solutions devront aussi être appliquées. «Il devra y avoir une meilleure coordination avec les hôpitaux secondaires qui doivent recevoir des formations pour reprendre les bébés plus rapidement, dit-elle. Toutes les provinces canadiennes font ça sauf le Québec.»

M. Levine semble vouloir répondre en partie à cette demande. «Il faut que les hôpitaux secondaires reprennent plus vite les bébés pour libérer des lits. (...) Présentement, les médecins ne veulent pas reprendre trop rapidement des bébés instables, car ils sont craintifs. Si on leur fournissait un support et une formation, ils seraient plus enclins à le faire», a-t-il dit.

Mais pour la Dre Perreault, l'ASSS de Montréal aura beau faire preuve de bonne volonté, la solution est entre les mains du gouvernement. «Il faut que le ministère de la Santé fasse de la néonatalogie une priorité et oui, qu'il mette de l'argent, dit-elle. Former des gens, ça coûte des sous.»