La ministre des aînés, Marguerite Blais, est ébranlée par les reportages de La Presse sur les résidences privées pour aînés. Réagissant d'avance au dossier d'aujourd'hui, Mme Blais a annoncé qu'elle lancera sous peu un programme de divertissement pour les personnes âgées. Pour briser leur solitude, elle enverra des clowns dans les résidences.

«Lundi, nous annoncerons que nous avons signé une entente avec Dr Clown. Nous avons donné du financement pour des clowns thérapeutiques, a dit la ministre. Ce sera bon pour les aînés et les intervenants.»

 

Mme Blais a également financé l'Association des loisirs thérapeutiques «pour développer des outils pour mieux stimuler les aînés».

Selon Mme Blais, les familles ont également le devoir de s'intéresser à leurs aînés. «Trop de gens ne vont pas visiter leurs proches qui sont en centre d'hébergement. Il faut prendre le temps de le faire», a-t-elle souligné.

La ministre a également déploré le fait que des résidences privées pour aînés engagent des préposés sans formation, comme l'a rapporté La Presse, hier. «Nous présenterons un plan d'action gouvernementale pour contrer la maltraitance cet automne. La question de la négligence sera abordée», a-t-elle dit. Les résidences privées pour aînés pourraient aussi avoir l'obligation de mettre sur pied des comités d'usagers, comme c'est le cas dans les CHSLD.

Ordre professionnel demandé

Pour éviter que des préposés aux bénéficiaires sans formation ne travaillent dans les résidences privées pour aînés, un ordre professionnel encadrant cette profession devrait être créé, demande la Fédération des préposés aux bénéficiaires du Québec (FPBQ).

«L'enjeu est majeur, a soutenu le président de la FPBQ, Michel Lemelin. C'est la seule façon d'assurer la protection des aînés.»

Mais cette demande de M. Lemelin restera lettre morte. L'Office des professions du Québec a confirmé, hier, qu'un ordre ne sera pas créé. «Nous avons discuté longuement avec les gens de la Fédération. Mais la question est maintenant fermée», a déclaré le conseiller spécial au bureau du président de l'Office des professions, Michel Sparer.

Ce dernier se défend d'avoir fait la sourde oreille. «L'Office est actuellement en train de préparer un projet de règlement qui encadrera mieux le travail des préposés aux bénéficiaires», a annoncé M. Sparer. Le projet de règlement pourra, par exemple, spécifier dans quel contexte un préposé peut donner des médicaments à des résidants.

De son côté, le Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-FTQ) souhaite qu'une formation uniforme soit imposée aux employés des résidences privées.

«Les employeurs du privé savent que leurs préposés manquent de formation. Les administrateurs eux-mêmes n'ont pas toujours les compétences qu'il faut. Nous aimerions que tous les employés du privé aient des formations uniformes», a déclaré la vice-présidente du SQEES, Danielle Legault.

À ce sujet, une mutuelle de formation débutera ses travaux la semaine prochaine. Les employés des résidences privées, les employeurs, les syndicats et Emploi Québec se réuniront afin de tenter de trouver une solution au manque de formation des préposés du réseau privé.