L'administrateur en chef de la santé publique du Canada a estimé lundi que le pire de la grippe A (H1N1) au pays est derrière nous - pour l'instant.

La propagation du virus semble ralentir, a déclaré lundi le docteur David Butler-Jones. Mais il a ajouté que son organisme surveille étroitement l'évolution de la situation. Il a affirmé qu'on se trouvait toujours à l'intérieur de la période d'incubation des cas précédents, et qu'il est encore possible d'assister à un second pic.

Le virus a apparemment atteint son point culminant vers la fin du mois dernier et le début de ce mois-ci, a dit le Dr Butler-Jones. Il faudra attendre et observer ce qui se passera au cours des prochains jours, a-t-il poursuivi.

Certains experts ont laissé entendre que le virus ne s'éteindrait peut-être pas cet été, comme le font habituellement les souches de grippe saisonnière lorsque le mercure grimpe dans l'hémisphère Nord. Le Dr Butler-Jones n'écarte pas la possibilité qu'on observe plus de cas cet été et une résurgence cet automne. Il faut planifier en fonction de cette possibilité, a-t-il dit.

Le gouvernement fédéral a signé un contrat avec la firme GlaxoSmithKline pour la production d'un nouveau vaccin contre la grippe porcine. Des scientifiques fédéraux travaillent actuellement à l'élaboration d'un tel vaccin au Laboratoire national de microbiologie à Winnipeg.

On a dénombré jusqu'à présent 520 cas de grippe due à la souche A (H1N1) au Canada, dont un décès. Presque tous les cas étaient bénins. Au Québec, cependant, le nombre de cas a progressé, et le bilan atteint maintenant 87 personnes atteintes.

Lors du point de presse quotidien des autorités de la Santé publique au Québec, le docteur Horacio Arruda a insisté pour dire qu'il s'agissait de cas bénins ne nécessistant aucune hospitalisation. Les seules mesures à prendre demeurent les règles d'hygiène de base.

Par ailleurs, le Canada a levé l'avertissement de santé aux voyageurs qui déconseillait tout voyage non essentiel vers le Mexique. En raison de la diminution des cas de grippe A (H1N1) dans ce pays, le gouvernement fédéral estime que les voyages au Mexique - le foyer de la grippe porcine - ne constituent plus un risque pour les Canadiens, puisque le virus se répand au Canada depuis déjà un certain temps.

L'Agence des services frontaliers du Canada continuera d'exercer une surveillance visuelle des voyageurs, afin de dépister tout symptôme suspect. Mais l'Agence de santé publique du Canada mettra fin à certaines mesures concernant les voyages au Mexique, comme la distribution d'avertissements de santé aux passagers à bord des vols directs vers le Mexique, et la présence d'agents de quarantaine chargés de rencontrer les passagers à l'arrivée de tout vol direct du Mexique au Canada.

Pendant ce temps, la ministre canadienne de la Santé, Leona Aglukkaq, assiste à la rencontre annuelle de l'Organisation mondiale de la santé, à Genève, en Suisse. Le Dr Alain Poirier, directeur national de la Santé publique du Québec, y prend part également.

Plusieurs pays ont pressé l'OMS de ne pas hausser le niveau d'alerte à la pandémie au plus haut échelon. La docteure Margaret Chan, directrice générale de l'OMS, a accepté de maintenir le niveau d'alerte à son niveau actuel de 5 sur une échelle maximale de 6.