Les Québécois atteints de cancer n'ont pas tous eu un accès facile aux soins depuis deux ans. C'est ce que révèle un sondage rendu public hier commandité par la Coalition Priorité cancer au Québec. En effet, 16% des personnes interrogées touchées par la maladie estiment que l'accès aux tests de diagnostic, à leurs résultats ou à un oncologue a pris du temps.

«Ce délai d'attente est problématique, explique Nathalie Rodrigue, porte-parole de la coalition. Si les cancers sont détectés à des phases primaires, ils sont plus faciles à soigner et cela augmente les chances de survie du patient.»

Ce rapport est une première au Québec. Contrairement aux autres provinces du Canada, aucune étude standardisée sur les malades du cancer n'a été menée sur le territoire québécois, faute de registre régional.

On observe une grande disparité entre les régions: un tiers des patients doivent se rendre dans une autre ville pour voir un médecin ou suivre leur traitement. Les Laurentides, L'Estrie et la Montérégie sont les plus touchées par ce phénomène.

Manque de communication

«Contrairement à la Scandinavie, à la France ou aux États-Unis, le Québec n'a pas d'agence de lutte contre le cancer qui permettrait aux médecins, aux infirmières et aux scientifiques de travailler ensemble et d'avoir ainsi un meilleur échange d'information», explique le Dr Pierre Audet-Lapointe.

Actuellement, seulement deux médecins sur cinq au Québec ont proposé à leur patient de participer à un projet de recherche clinique. Ces programmes scientifiques jouent pourtant un rôle important dans la survie du malade, comme le démontrent les bons résultats de l'oncologie pédiatrique, où les liens entre soignants et chercheurs sont plus étroits. La coalition poursuivra ses efforts auprès du gouvernement du Québec pour la mise en place d'une telle agence.

LE CANCER EN CHIFFRES

> En 2009, 44 000 nouveaux cas de cancer seront diagnostiqués et 20 000 personnes en mourront.

> 3% des personnes atteintes de cancer ont dû renoncer à un traitement faute d'argent.

> 25% des Montréalais atteints d'un cancer n'avaient pas de médecin de famille avant le diagnostic.

> 16% des malades québécois ont eu recours aux services privés face aux délais d'attente dans les hôpitaux publics.

> 77% des Québécois pensent que les chances de survie sont meilleures qu'il y a cinq ans et 60% sont certains qu'elles le seront encore davantage dans cinq ans.

Source : Coalition Priorité cancer au Québec/Léger Marketing