La découverte du virus de la grippe A (H1N1) chez un élève de troisième année n'empêchera pas le Collège Charlemagne d'ouvrir ses portes ce matin. Et ce, malgré les inquiétudes de certains parents.

L'établissement privé, situé dans l'arrondissement de Pierrefonds, a été propulsé au coeur de l'actualité, samedi, lorsque le ministère de la Santé a confirmé qu'un de ses 1400 élèves avait contracté le virus lors d'un voyage au Mexique. Des responsables de la santé publique ont joint les parents de tous ses camarades de classe, et personne n'a signalé de symptômes anormaux, explique le Dr Alain Poirier, directeur national de la Santé publique.

«Il y aura sûrement des infections virales, des infections respiratoires qui devront être investiguées», a-t-il toutefois prévenu. Mais pour l'heure, il n'est pas question de fermer l'école. Les autorités jugent que la mesure serait trop radicale.

Une équipe composée d'infirmières et d'un médecin sera donc présente au Collège ce matin pour répondre aux interrogations des parents, des élèves et du personnel. Elle distribuera du matériel d'information et expliquera les mesures d'hygiène à adopter pour prévenir la propagation de la maladie.

«On ne parle pas de faire du dépistage, des examens ou quoi que ce soit, a indiqué le Dr Poirier. Il y a des informations simples sur des symptômes simples. Ça va être pour augmenter le niveau d'information.»

Des parents soucieux

Les parents rencontrés hier se sont dits inquiets, tout comme la plupart de ceux qui ont répondu à l'appel à tous lancé par Cyberpresse. Plusieurs estiment que le Collège Charlemagne devrait imiter certaines écoles américaines, qui ont fermé pendant une semaine après la découverte de cas de grippe A (H1N1).

Les responsables de la Santé publique ont communiqué avec les parents des enfants qui sont dans la même classe que le jeune patient, mais la direction n'a jamais appelé les autres. Elle a affiché une lettre et quelques conseils sur le site web du Collège, mais certains estiment qu'elle aurait dû en faire davantage.

«Je ne suis pas satisfait de la réponse de l'école, a confié le père d'un élève de cinquième année, qui a demandé à ne pas être nommé. C'est elle qui aurait dû nous informer qu'un élève était malade et nous l'avons plutôt appris dans les journaux.»

Sylviane Beauregard, dont la fille Camille fréquente une classe de troisième secondaire, croit que plusieurs parents choisiront de garder leurs enfants à la maison. «Ma fille a une copine qui vient de l'appeler, a-t-elle relaté. Et dans sa classe, manifestement, il va manquer plusieurs personnes.»

Le président du comité de parents du Collège Charlemagne, Stéphane Chayer, dont la fille est dans la même classe que le jeune garçon qui a contracté la maladie, s'est dit satisfait de la gestion de la crise puisque des employés du ministère de la Santé sont intervenus rapidement pour prêter main-forte à l'établissement. Il reconnaît toutefois que la direction aurait dû prévenir les autres parents. «Dans des situations comme celles-là, on ne communique jamais trop», a-t-il indiqué, tout en soulignant que ses enfants vont très bien et qu'ils n'ont pas de symptômes.

La directrice générale du Collège Charlemagne, Julie Beaudet, n'a pas donné suite aux demandes d'entrevue de La Presse.