Les producteurs canadiens de porcs s'efforçaient dimanche de minimiser l'infection au virus de la grippe porcine d'un troupeau de l'ouest du pays, tout en s'inquiétant des conséquences qu'elle pourrait avoir sur leur industrie.

Les autorités canadiennes ont annoncé samedi que quelque 200 cochons d'un élevage d'Alberta (ouest) avaient contracté le virus À (H1N1), probablement par un charpentier de retour du Mexique. Il s'agit du premier cas de transmission d'homme à animal de ce virus depuis le début de l'épidémie, selon Ottawa.

Soulignant que la ferme avait été placée en quarantaine, bien que les résultats des analyses définitives ne sont pas connus, le Conseil canadien du porc (CCP) a rappelé que rien n'indique, pour le moment, que cette maladie peut être contractée par la consommation de produits du porc.

«Nous voulons assurer aux consommateurs qu'ils peuvent continuer à avoir confiance dans la salubrité des porcs canadiens», a déclaré dans un communiqué le président du CCP, Jurgen Preugschas.

«Les risques sont minimes étant donnés les normes en vigueur», a ajouté sur Radio-Canada son homologue de la Fédération des producteurs de porc du Québec, Jean-Guy Vincent, reconnaissant être «un petit peu inquiet» quant à l'évolution de la situation.

Et dans le contexte des crises économique et financière, la grippe porcine «pourrait être un prétexte» trouvé par les États-Unis pour imposer un boycottage des produits de porcs canadiens, a poursuivi M. Vincent.

Une quinzaine de pays, dont la Chine et la Russie, ont déjà interdit ou imposé des restrictions à l'importation de porcs ou de produits dérivés des porcs provenant des États-Unis, du Canada et du Mexique, où est née l'épidémie de grippe porcine.

Selon l'Institut canadien de la statistique, les 8.300 exploitations porcines du Canada ont exporté 1,7 million de bêtes au premier trimestre 2009, soit une diminution de 42,8% par rapport à la même période de l'année dernière.